L’étude, menée en collaboration avec des chercheurs universitaires et publiée dans la revue The Lancet Global Health, souligne la prévalence généralisée d’un mode de vie sédentaire et ses conséquences désastreuses. L’OMS recommande aux adultes de pratiquer au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité physique d’intensité vigoureuse par semaine. Une activité physique insuffisante est liée à un risque plus élevé de problèmes de santé graves, notamment de maladies cardiovasculaires (telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux), de diabète de type 2, de démence et de cancers comme le cancer du sein et du côlon.
« Si cette tendance n’est pas maîtrisée, le taux d’inactivité physique pourrait atteindre 35 % d’ici 2030, ce qui ferait encore dérailler les objectifs mondiaux en matière de santé », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. « Nous devons de toute urgence renouveler notre engagement à promouvoir l’activité physique, en donnant la priorité à des politiques fortes et en augmentant le financement pour inverser cette tendance inquiétante. »
Disparités régionales et groupes vulnérables
Le rapport met en lumière d’importantes disparités régionales en matière de niveaux d’activité physique. Les taux d’inactivité les plus élevés ont été enregistrés dans les régions à revenu élevé de l’Asie-Pacifique (48 %) et de l’Asie du Sud (45 %), les autres régions allant de 28 % dans les pays occidentaux à revenu élevé à seulement 14 % en Océanie. En outre, les données révèlent des disparités notables entre les sexes et l’âge : 34 % des femmes sont inactives contre 29 % des hommes, certains pays présentant un écart entre les sexes pouvant atteindre 20 points de pourcentage. De plus, les personnes de plus de 60 ans sont nettement moins actives que les adultes plus jeunes, ce qui souligne la nécessité d’interventions ciblées sur les populations plus âgées.
« L’inactivité physique constitue une menace silencieuse pour la santé mondiale, contribuant de manière significative au fardeau des maladies chroniques », a déclaré le Dr Rüdiger Krech, directeur de la promotion de la santé à l’OMS. « Pour résoudre ce problème, nous devons innover en motivant les gens à devenir plus actifs, en tenant compte de facteurs tels que l’âge, l’environnement et l’origine culturelle. En rendant l’activité physique accessible, abordable et agréable, nous pouvons réduire considérablement le risque de maladies non transmissibles et favoriser une population plus saine et plus productive.
Signes d’espoir et voie à suivre
Même si le tableau d’ensemble est préoccupant, des lueurs de progrès apparaissent. Près de la moitié des pays analysés ont montré des améliorations des niveaux d’activité physique au cours de la dernière décennie. De plus, 22 pays sont en passe d’atteindre l’objectif mondial de réduction de l’inactivité de 15 % d’ici 2030 si les tendances actuelles persistent.
En réponse à ces résultats, l’OMS exhorte les pays à intensifier leurs efforts de mise en œuvre de politiques visant à encourager et à faciliter l’activité physique. Les mesures suggérées comprennent la promotion des sports de base et communautaires, des loisirs actifs et des options de transport comme la marche, le vélo et l’utilisation des transports publics.
« La promotion de l’activité physique transcende les choix de vie individuels ; cela nécessite une approche pansociétale », a affirmé le Dr Fiona Bull, chef de l’unité OMS pour l’activité physique. « Créer des environnements qui rendent l’activité physique plus facile et plus sûre contribuera à garantir que chacun puisse profiter de ses nombreux bienfaits pour la santé. »
Pour faire face à cette crise croissante, les efforts collectifs des gouvernements, des organisations non gouvernementales et des acteurs communautaires sont essentiels. Des investissements accrus dans des stratégies innovantes sont nécessaires pour atteindre les individus les moins actifs et réduire les inégalités d’accès.
L’appel urgent à l’action de l’OMS vise à inverser la vague croissante d’inactivité physique en favorisant un environnement mondial propice à une vie active et saine. Pour y parvenir, il faut un effort concerté qui englobe la réforme politique, l’engagement communautaire et l’engagement individuel à adopter un mode de vie plus actif au profit de la santé publique mondiale.
Publié à l’origine dans The European Times.