23/05/2013 – Les villes peuvent générer de la croissance et de l’ emploi tout en devenant plus respectueuses de l’environnement, tel est le message du nouveau rapport que publie l’OCDE sous le titre Green Growth in Cities. Partant d’études de cas des villes de Paris, Chicago, Kitakyushu et Stockholm, le rapport recense des politiques vertes qui peuvent répondre aux priorités des villes en matière de croissance et donne des indications sur leurs modalités d’application et de financement.
Aujourd’hui, plus de la moitié des habitants de la planète vit dans des villes ou à proximité. A l’horizon 2050, les zones urbaines accueilleront plus des deux tiers de la population mondiale et une grande partie de l’activité économique.
« Les villes doivent faire partie intégrante des efforts menés au niveau international pour rendre nos économies plus durables ; les décideurs locaux et nationaux doivent œuvrer de concert pour réduire l’impact de leurs politiques publiques sur l’environnement, stimuler la croissance et améliorer le bien-être de leurs concitoyens », a déclaré M. Yves Leterme, Secrétaire général adjoint de l’OCDE. « Les possibilités de synergies entre l’environnement et l’économie sont évidentes en milieu urbain. C’est ainsi qu’en réduisant les embouteillages et la pollution, on rend la ville plus efficace et plus attrayante pour les entreprises et les travailleurs très qualifiés. »
Les études de cas de l’OCDE consacrées aux quatre villes précitées livrent aux décideurs urbains de nouvelles indications sur les possibilités de mettre les politiques environnementales au service de différents types de croissance.
- Création d’emplois : parmi les actions à mener pour rendre les villes plus durables peut figurer la rénovation énergétique du parc immobilier. Ainsi, la grande région métropolitaine de Chicago, qui s’étend sur le territoire de trois États fédérés, s’est spécialisée dans la conception de bâtiments respectueux de l’environnement et la modernisation du parc existant. En 2010, 45 000 personnes y occupaient des emplois verts, dont 36 % dans le secteur du bâtiment écologique.
- Attractivité pour les entreprises et les travailleurs : un système de transport efficace, et notamment un bon réseau de transport en commun, permettent aux villes d’attirer des investisseurs. Dans la région Paris Ile-de-France, le secteur privé en a pris conscience depuis longtemps et les entreprises qui profitent de la proximité du système de transport contribuent à son financement.
- Innovation et entrepreneuriat : les villes peuvent stimuler la croissance du secteur des technologies vertes en créant des pôles régionaux qui s’appuient sur les industries et les structures de services, de recherche et d’innovation existantes. Kitakyushu a édifié une impressionnante écocité (Eco-Town), qui recycle chaque jour des centaines de tonnes de déchets industriels tout en alimentant en énergie les habitations et les commerces des alentours.
- Accroissement de la valeur des terrains urbains : le réaménagement, le resserrement du tissu urbain et la création d’éco-quartiers peuvent faire progresser la valeur des terrains tout en densifiant la ville et en réduisant l’impact environnemental de ses habitants. Après le succès de Hammarby Sjöstad, Stockholm travaille aujourd’hui en partenariat avec le secteur privé à la construction d’un nouvel éco-quartier, le Stockholm Royal Seaport. La consommation énergétique des bâtiments y sera moins élevée qu’ailleurs à Stockholm, et le nouveau quartier sera doté d’un réseau intelligent perfectionné et du chauffage urbain.
Il apparaît urgent de trouver de meilleurs moyens d’assurer des financements « verts » dans les zones urbaines et de mobiliser des fonds privés au service d’infrastructures respectueuses de l’environnement. Dans cette optique, l’écologisation des recettes municipales peut grandement favoriser une trajectoire de croissance plus durable. La fiscalité foncière pourrait, à cet égard, contribuer à prévenir l’extension urbaine si l’on mettait fin au traitement fiscal préférentiel dont bénéficient bien souvent les habitations individuelles. Par ailleurs, les taxes d’embouteillage et de stationnement peuvent faire baisser la circulation et la pollution, tandis que les redevances de distribution d’eau et d’assainissement devraient être davantage en lien avec la consommation effective. À titre d’exemple, la ville de Stockholm a engagé une écologisation de ses recettes grâce au produit de la taxe d’embouteillage. Le système de péage urbain instauré en 2006 est ainsi devenu une source de recettes substantielle pour la municipalité, en plus d’avoir permis une nette diminution des émissions de CO2 et des embouteillages. Sur le plan national, les pouvoirs publics ont également un rôle important à jouer, notamment en définissant les signaux-prix et les normes qui garantiront des conditions cohérentes et attractives pour le financement vert.
Pour de plus amples informations ou pour une demande d’entretien, les journalistes sont invités à prendre contact avec William Tompson (tél. +33 (0) 6 01 00 07 86). Pour d’avantage de renseignements concernant le travail de l’OCDE sur les villes vertes, voir : www.oecd.org/villesvertes.
Lien de OECD