34 personnes blessées, dont 26 policiers, six véhicules de police endommagés, sept chevaux blessés, 22 arrestations, des images qui ont fait le tour de la planète… On n’a pas fini de parler de la « Boum » qui a rassemblé entre 1.500 et 2.000 personnes jeudi soir au Bois de la Cambre. Mais que risquent les organisateurs de cet événement qui n’était au départ qu’une blague sur Facebook ?
Selon plusieurs spécialistes interrogés dans la presse belge ce matin, la réponse n’est pas claire. « Ce canular n’avait pas pour objectif de saccager le Bois de la Cambre. Or, une infraction pénale requiert une intention. Pour que la responsabilité pénale des organisateurs soit donc établie, il faudra encore prouver que leur intention était de nuire, et je souhaite bon courage à celui qui réussira à le démontrer », explique anonymement un magistrat à la Libre Belgique.
Un avocat rappelle, lui, que « si on veut évoquer l’infraction Covid, comme l’interdiction de rassemblement, je ne vois pas comment les condamner puisque, là aussi, la base légale est contestée ».
Pourrait-on dès lors demander que les dommages soient réparés par les organisateurs ? Rien n’est moins sûr. « On doit réussir à prouver que les auteurs du canular sont responsables des gens qui ont cru à une blague et qui en ont profité pour faire du grabuge. Cela me semble difficilement défendable », avance un autre juge.
« Dire que c’était une blague ne les dédouanera pas »
Interrogé par la Dernière Heure, l’avocat liégeois Christian Botteman se montre moins confiant pour les organisateurs. « S’ils ont participé à la rébellion ou ont été auteurs de coups et blessures, ils seront poursuivis. Pareil s’ils se sont limités à inciter. Dans ce cas, ils peuvent être poursuivis comme coauteurs ».
Avant de poursuivre. « Dire que c’était une blague ne les dédouanera pas. Des policiers blessés pourraient se retourner contre eux. La Ville aussi, s’il y a eu des dégâts à la voirie par exemple. Des moyens humains et matériels hors norme ont été déployés par la police pour mettre fin à une activité illégale ».
L’expression d’une opinion
De son côté, Le Soir avance que la situation est « particulière » car les organisateurs sont en fait de faux organisateurs. « Organiser une fête via Facebook, ce n’est pas émettre une opinion. Mais organiser un faux événement, diffuser une fausse information pour ironiser sur la situation sanitaire actuelle, cela peut être interprété différemment », détaille dans les colonnes du journal Me Englebert. Les auteurs de l’événement pourraient donc être jugés devant la cour d’assise pour délit de presse.
Source Metro