Publié le – Mis à jour PAR ALMOUWATIN le
Farid Bamouhammad, malade depuis plusieurs années, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l’hôpital à Uccle, ont annoncé des proches de la famille à l’agence Belga. Surnommé « Farid le fou », ce Français d’origine algérienne a longtemps été considéré comme l’un des détenus les plus dangereux de Belgique. Régulièrement, il était transféré d’une prison à l’autre compte tenu de ses comportements agressifs avec les gardiens. Décrit comme impulsif et violent, il a cumulé plusieurs dizaines d’années de prison à la suite de condamnations pour meurtre, tentatives de meurtre et enlèvements. Le criminel multi-récidiviste Farid Bamouhammad est décédé des suites d’un cancer généralisé. Il avait été admis il y a quelques jours aux cliniques de l’Europe à Uccle dans le service des soins palliatifs.
L’homme de nationalité française, qui était âgé de 51 ans, avait fait parler de lui à plusieurs reprises dans la presse belge. En 1987, il a été condamné à six ans de prison pour enlèvement. Ensuite, dix ans plus tard, il a écopé de 13 années de prison devant la cour d’assises de Bruxelles pour meurtre et tentative de meurtre. Il avait abattu par balles Abdelkader Benlhal au cours d’une expédition punitive en juillet 1994, dans le quartier de la Cage aux ours à Schaerbeek, et tenté de tuer, un mois plus tôt, Hassan Mokhtari. Il avait justifié ses crimes par la vengeance: sa compagne d’alors, Nathalie Sri Brahim, lui avait confié avoir été violée par les deux victimes.
Au terme de ce procès d’assises, Farid Bamouhammad avait par contre été acquitté pour une tentative de hold-up avec prise d’otages dans une agence de la Générale de Banque à Molenbeek-Saint-Jean, et pour un braquage perpétré dans un bureau de poste de Schaerbeek.
Farid Bamouhammad avait ensuite été libéré en février 1999, en vue de son expulsion vers la France, puis il avait à nouveau fait parler de lui le 5 janvier 2000. Alors qu’il était en liberté conditionnelle, il s’était rendu avec armes et grenade au domicile de son ex-belle-famille, à Etterbeek, où il avait exigé de pouvoir voir son ex-compagne, Nathalie Sri Brahim. Face au refus de cette dernière, il avait pris en otage son ex-belle-soeur, ses ex-beaux-parents et sa fille âgée alors de quatre ans. Il les avait emmenés au restaurant Quick de Drogenbos où il les avait séquestrés. La prise d’otages, qui avait duré une dizaine d’heures, avait pris fin sans qu’il y ait de blessés, grâce à l’Escadron spécial d’intervention de la police.
Le 11 janvier 2002, le tribunal correctionnel de Bruxelles avait condamné Farid Bamouhammad à 5 ans de prison ferme pour ces faits.
Mais encore, le 17 août 2005, « Farid le fou » avait pris en otage la mère d’accueil de ses deux enfants (âgés alors de 2 et 9 ans) et la fille de celle-ci dans un appartement situé au-dessus du café L’Albertine, rue de la Madeleine à Bruxelles.
Armé d’une grenade, il avait justifié son geste par la crainte de ne plus jamais revoir ses enfants, comme lors de sa première prise d’otages cinq ans plus tôt. Cette seconde fois, il avait blessé une policière en tirant un coup de feu à travers une porte.
En mars 2007, il avait été condamné à dix ans de prison pour ces faits.
Enfin, en décembre 2014, après avoir passé près de trente années à purger de nombreuses peines de prison, il avait finalement bénéficié d’une libération sous conditions. Mais en mars 2016, un délit de séquestration lui a valu un retour derrière les barreaux. Il s’était retranché dans une habitation à Flémalle, à la suite d’une violente dispute avec sa compagne. Il s’était finalement rendu à la police au bout de quelques heures.
Au final, Farid Bamouhammad avait été incarcéré dans pratiquement toutes les prisons belges: Forest, Saint-Gilles, Leuze, Courtrai, Andenne, Arlon, Tournai, Bruges, Ittre, Marche-en-Famenne et Lantin. Dans chacun de ces établissements, il avait été sanctionné pour ses comportements, notamment pour avoir régulièrement provoqué les gardiens.
Peu avant sa libération fin 2014, Farid Bamouhammad avait entamé une grève de la faim pour protester contre les mesures prises à son égard après un énième incident avec des agents pénitentiaires à la prison de Marche-en Famenne. Sa santé avait ensuite commencé à se détériorer.
En avril 2015, il avait à nouveau été libéré, pour raisons médicales cette fois. L’homme était atteint d’un cancer. Depuis ce moment jusqu’à son décès, il avait fait plusieurs allers et retours entre la prison et les hôpitaux.