Le 29 février 2024, le tribunal central du district de Togliatti a condamné Chagan à huit ans de prison. En plus de la peine principale, Chagan s’est vu infliger un an de restriction de liberté et une interdiction de participer à des activités liées aux organisations religieuses pendant trois ans.
En comparaison
- Selon l’article 111, partie 1 du Code pénal de la Fédération de Russie, les lésions corporelles graves sont passibles d’une peine maximale de 8 ans.
- Selon l’article 126, partie 1 du Code pénal, l’enlèvement est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison.
- Selon l’article 131, partie 1 du Code pénal, le viol est passible de 3 à 6 ans de prison.
L’affaire pénale contre les Témoins de Jéhovah a été ouverte le 14 septembre 2022 – l’enquête a été menée par le Département central d’enquête interdistricts de Togliatti du Comité d’enquête de Russie dans la région de Samara. Selon l’enquête, le croyant était impliqué dans « l’implication de citoyens dans l’organisation extrémiste interdite « Centre Advernal des Témoins de Jéhovah en Russie ». Le 21 septembre de la même année, son appartement ainsi que celui de Vladimir Zoubkov ont été perquisitionnés. Plus tard, Chagan s’est vu imposer une mesure préventive sous la forme d’une interdiction de voyager. En juillet 2023, l’affaire a été portée devant les tribunaux. Après l’annonce du verdict, il a été détenu dans la salle d’audience.
L’accusation des Témoins de Jéhovah d’implication dans les activités d’une organisation extrémiste est due au fait qu’en avril 2017, la Cour suprême de Russie a décidé de reconnaître comme extrémistes le Centre de gestion des Témoins de Jéhovah en Russie et leurs 395 organisations religieuses locales. Cette décision, qui a conduit à la persécution massive des croyants en vertu de l’art. 282.2 du Code pénal, n’avait aucun fondement juridique et peut être interprété comme une manifestation de discrimination religieuse.
En juin 2022, la CEDH a rendu un décision sur la plainte des Témoins de Jéhovah, dans laquelle elle a reconnu que l’interdiction de leur organisation, la fermeture de toutes leurs associations locales et la poursuite de leurs membres croyants étaient contraires à la Convention de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales.
La CEDH a exigé la clôture des affaires pénales en vertu de l’art. 282.2 du Code pénal contre les Témoins de Jéhovah et la libération de leurs membres en détention.
Sources
Publié à l’origine dans The European Times.