Ce baromètre est le résultat d’une enquête menée par Bpifrance et l’Ifop auprès de 5 000 personnes, agrégée aux données fournies par l’INSEE et la Mission France Tech ; il se décompose en trois axes : indice entrepreneurial français, démographie des entreprises et profil des entrepreneurs.
Indice entrepreneurial : de plus en plus de femmes représentées parmi les porteurs de projets et dirigeants d’entreprise
La représentation des femmes dans la chaîne entrepreneuriale a progressé de deux points entre 2018 et 2022, et l’écart entre les deux genres continue de se réduire, mais elles restent encore sous-représentées par rapport aux hommes. En effet, parmi les femmes interrogées, 27% déclarent être porteuses d’un projet, (ex-)dirigeantes d’entreprises, ou ayant l’intention d’en créer ou reprendre une, cette proportion s’élevant à 38% chez les hommes. Au sein des Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), l’indice entrepreneurial féminin y progresse de + 7 points en 2023, et près d’1 femme sur 3 résidant dans une zone rurale est intégrée au sein de la chaine entrepreneuriale. Les jeunes femmes sont quant à elles quasiment autant impliquées que les jeunes hommes (55% et 61% respectivement).
Démographie des entreprises
La part des créations d’entreprises portées par les femmes fait écho à leur représentativité dans la chaîne entrepreneuriale. De fait, entre 2018 et 2022 cette part progresse de deux points pour atteindre 39% des créations d’entreprises qui sont portées par des femmes. 40% des entreprises individuelles sont dirigées par une femme, et au sein du programme French Tech 2030, 30% des CEO ou (co-)fondatrices sont des femmes. Par ailleurs, la pérennité des entreprises classiques à 3 ans est équivalente selon les genres (82%), et les femmes micro entrepreneurs semblent mieux durer dans le temps que les hommes, avec un écart de 6 points constaté sur la pérennité à 3 ans d’un projet.
Profil des entrepreneurs : les femmes moins exposées au monde de l’entrepreneuriat
Les enquêtes menées ont cherché à mesurer la sensibilisation à la création d’entreprise, et de fait la proximité des individus au monde entrepreneurial (par exemple par une expérience de chef d’entreprise ou la présence d’un porteur de projet dans son entourage) : 27% des hommes interrogés estiment y être exposés, tandis que seulement 19% des femmes déclarent une éventuelle proximité. Par conséquent, elles sont moins enclines à créer et devenir cheffes d’entreprises que les hommes. En effet si 27% des hommes interrogés imaginent leur carrière idéale à travers l’entrepreneuriat, cette perspective ne fait rêver que 21% des femmes consultées. Lorsque celles-ci décident de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, leur première motivation est de donner du sens et de se conformer à leurs valeurs. Par ailleurs, il est plus important pour les femmes de devenir son propre patron que chez les hommes, tandis que ces derniers accordent plus d’intérêt qu’elles à l’augmentation de leurs revenus et de leur capital. Il est à noter par ailleurs que lorsque les porteurs de projets sont accompagnés dans le cadre d’un dispositif établi, les femmes ont autant de chances que les hommes et la parité est atteinte : c’est le constat fait par Bpifrance dans le cadre du programme CapCréa, dont 51% des projets accompagnés sont portés par des femmes.
Découvrir le baromètre sur le site de la DGE
Dans le cadre des axes liés à l’égalité professionnelle et à la culture de l’égalité, la Direction générale des Entreprises (DGE) pilote le déploiement opérationnel de plus d’une quinzaine de mesures relevant de son périmètre, concernant plus particulièrement l’entrepreneuriat féminin, la mixité des métiers (de l’industrie et du numérique notamment) ou encore la parité dans l’écosystème des start-ups. Les mesures visant à favoriser l’entrepreneuriat par les femmes portent entre autres sur le développement de programmes de mentorat pour les créatrices d’entreprises ou les porteuses de projet, la systématisation de l’information sur la possibilité pour les créatrices d’entreprises de défiscaliser une partie de leur adhésion à un réseau d’entrepreneurs, ou encore le renforcement de l’offre de coaching bancaire et financier proposée par la Banque de France en faveur des entrepreneures.
Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation a déclaré : « Les Femmes ont toute leur place dans l’entrepreneuriat . Elles n’ont pas moins d’idées, pas moins de talents mais peuvent connaitre plusieurs freins pour se lancer. C’est bien pour cela que l’Etat agit pour accompagner les femmes qui le souhaitent dans la création de leur entreprise jusqu’à la gestion quotidienne de leur activité en passant par des conseils en matière fiscale. Ayant été moi-même entrepreneure, je connais les difficultés du quotidien et les nuits blanches qui les accompagnent mais il n’y a rien de plus satisfaisant que d’être libre d’entreprendre alors mesdames lancez-vous. »
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