Le crise du logement, marquée par une incapacité croissante des Européens à trouver un logement abordable et adéquat, entraîne une multitude de conséquences néfastes, notamment l’insécurité du logement, des problèmes de santé et une augmentation des dommages environnementaux. La conférence du CESE a souligné l’impact multiforme de la crise, en soulignant que le logement constitue non seulement une dépense majeure pour de nombreux ménages, mais également un déterminant essentiel de la cohésion sociale et territoriale au sein de l’UE.
Des études récentes, dont celle d’Eurofound, révèlent que la crise affecte de manière disproportionnée les jeunes, retardant leur transition vers une vie indépendante et exacerbant les inégalités intergénérationnelles. Des pays comme l’Espagne, la Croatie, l’Italie et d’autres ont connu une augmentation significative du nombre de jeunes adultes vivant avec leurs parents, signe d’une aggravation de la crise.
Le CESE plaide depuis longtemps en faveur d’une solution aux problèmes de logement dans l’ensemble de l’UE. En 2020, il a appelé à un plan d’action européen sur le logement, proposant des mesures visant à accroître l’offre de logements sociaux et abordables et à lutter contre le sans-abrisme. Bien que la politique du logement relève de la responsabilité nationale, les recommandations du CESE visent à favoriser une approche européenne collective face à la crise.
Parmi les mesures proposées figurent l’organisation d’un sommet annuel de l’UE sur le logement abordable, l’établissement d’un droit universel au logement par le biais d’une réglementation spécifique et la création d’un fonds européen pour l’investissement dans le logement abordable. Ces propositions visent à mobiliser les parties prenantes à tous les niveaux, du local au niveau européen, pour lutter efficacement contre la pénurie de logements.
La conférence a été marquée par des interventions d’intervenants de haut niveau, dont le président du CESE, Oliver Röpke, qui a souligné le rôle des organisations de la société civile dans la promotion de politiques de logement abordable. Le commissaire européen chargé de l’emploi et des droits sociaux, Nicolas Schmit, a reconnu la complexité de garantir l’accès à un logement abordable, mais a souligné la nécessité d’une Europe sociale forte. L’eurodéputée Estrella Durá Ferrandis a appelé à une stratégie européenne intégrée pour le logement social, public et abordable, tandis que Christophe Collignon, ministre wallon du Logement et des Pouvoirs locaux, a souligné le logement comme un droit fondamental essentiel pour prévenir le sans-abrisme et promouvoir la cohésion sociale.
Le CESE prévoit de compiler ses recommandations et de les présenter lors de la prochaine conférence ministérielle sur le logement à Liège, visant à inscrire la crise du logement à l’ordre du jour du nouveau Parlement européen et de la nouvelle Commission pour 2024-2029. Cette initiative vise non seulement à relever les défis immédiats, mais également à jeter les bases de solutions à long terme afin de garantir que l’accès à un logement de qualité et abordable devienne une réalité pour tous les Européens.
Publié à l’origine dans The European Times.