Selon la décision «… conformément à l’art. 45, par. 3 du Règlement du Tribunal ecclésiastique de l’Église orthodoxe russe (Patriarcat de Moscou) : il est reconnu que, sur la base de la Règle apostolique 25, le père Alexeï Ouminsky est passible de déchéance de rang pour violation du serment sacerdotal (parjure) – et plus encore précisément, refus d’accomplir la bénédiction patriarcale de lire la prière pour sainte Rus lors de la divine liturgie ».
La décision a été envoyée au patriarche Cyrille pour approbation.
Il s’agit du deuxième prêtre moscovite à être déchu de son sacerdoce pour avoir refusé de lire la soi-disant « prière de guerre » incluse dans la liturgie après l’invasion russe de l’Ukraine. Le premier était le P. John Koval, qui, au lieu de « victoire », a prié pour « la paix ». Contrairement au P. Ioan Koval, qui n’était pas une personnalité publique, le P. Alexeï Ouminsky est un prédicateur connu dans tout le pays, un ecclésiastique jouissant d’une grande autorité à Moscou. Ses sermons et articles ont été publiés dans plusieurs langues. Pour sa défense, une lettre ouverte a été envoyée au patriarche Cyrille, signée par plus de dix mille personnes, dont 29 prêtres et 12 diacres. Comme on pouvait s’y attendre, leur lettre est restée lettre morte.
Les autorités insistent sur la lecture de la prière pour la « Victoire de la Sainte Russie » pendant la liturgie pour deux raisons : premièrement, c’est une expression de fidélité à la politique du Kremlin et du Patriarcat de Moscou qui la soutient ; en même temps, deuxièmement, cela fait partie d’un ensemble de mesures mises en place par l’Église orthodoxe de Russie pour militariser la société. La République de Chine s’est vu confier un rôle idéologique important consistant à présenter l’agression russe contre l’Ukraine comme un événement métaphysique de nature religieuse et à la justifier ainsi.
Publié à l’origine dans The European Times.