Transcription complète :
Merci, Madame la Présidente. Nous assistons au dernier débat de la législature sur l’Union, qui se déroule à une époque de profonds changements.
Présidente von der Leyen, Mesdames et Messieurs les Commissaires, merci pour votre capacité de dialogue afin de parvenir à un consensus. Au sein du groupe des Socialistes et Démocrates, nous sommes très fiers d’avoir contribué et d’avoir dirigé des décisions historiques qui ont remis l’Europe au cœur de nos citoyens.
La réponse à la crise financière de 2008, alourdie par la politique d’austérité imposée par la droite, la réponse à la pandémie et à la guerre de la Russie contre l’Ukraine, menée par la social-démocratie, a été marquée par l’unité et la solidarité. Notre principale priorité doit désormais être de promouvoir la réindustrialisation afin de garantir une autonomie stratégique ouverte, en gardant un œil sur l’Afrique et l’Amérique latine.
Aux côtés de la réindustrialisation, il faut progresser dans la transition écologique. Limiter les effets du changement climatique est une obligation juridique et une obligation morale. Il faut promouvoir la réforme du marché de l’électricité pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables et réduire les prix de l’électricité.
Madame Von der Leyen, face aux négationnistes du climat, il est crucial que vous rompiez aujourd’hui votre silence avec un message clair de soutien au Pacte vert, en vous engageant à faire pression en faveur de lois visant à restaurer la nature et la qualité de l’air. Nous veillerons de près à ce que ces déclarations soient faites.
Mais pour créer de la richesse et de nouvelles opportunités, nous devons consolider le pilier social et, sur ce point, Madame von der Leyen, j’aurais aimé entendre davantage d’engagement. Inflation, taux d’intérêt élevés, hausse des taux hypothécaires qui rendent difficile de gagner sa vie équitablement, le logement public comme un droit et non comme une marchandise de spéculation, la parité dans l’emploi, l’interdiction des stages non rémunérés, un revenu minimum vital et une politique anti-immigration. Une stratégie de lutte contre la pauvreté assortie d’objectifs contraignants doit devenir une réalité.
Et nous devons également protéger les femmes qui subissent des violences basées sur le genre. Madame von der Leyen, je suis bien sûr d’accord avec votre affirmation selon laquelle « non, c’est non ». Il est désormais temps de faire un pas en avant et d’inclure la violence à l’égard des femmes sur la liste des crimes commis dans l’Union européenne. Notre combat pour la justice est inébranlable car la cohésion sociale non seulement donne de la dignité aux gens, mais nous permet également d’agir avec poids et de faire entendre notre voix dans le monde.
Aujourd’hui, nous sommes unis face à l’agresseur. Poutine est un criminel qui passera ses derniers jours devant un tribunal international et la Commission doit présenter sans plus tarder une proposition visant à investir les avoirs russes gelés dans la reconstruction de l’Ukraine.
Nous sommes unis, mais ne devenons pas complaisants. Il est temps de renforcer l’unité de l’Union européenne. Il faut accélérer les prises de décision vers une majorité qualifiée et il faut aussi continuer à soutenir les autres pays de notre voisinage qui veulent unir leur destin à celui de l’Union européenne.
Et tandis que nous sommes confrontés aux principaux défis, nous devons résoudre d’autres défis qui marqueront l’avenir de l’Europe : le Pacte sur la migration et l’asile pour éviter les pertes de vies en Méditerranée. Et permettez-moi de dire une chose ici, Madame von der Leyen, l’argent des contribuables européens ne peut pas finir dans les poches de gouvernements qui attaquent les droits fondamentaux des citoyens.
Nous avons besoin d’une capacité budgétaire permanente pour faire face aux crises futures, d’une réforme des règles budgétaires et de plus de justice sociale….
Nous avons besoin d’un économie ce n’est pas seulement plus compétitif. Il ne suffit pas de croître économiquement. Cette croissance économique doit se traduire par une vie meilleure pour les gens, par des bénéfices distribués à tous et non par des privilèges réservés à quelques-uns.
Mesdames et Messieurs, dans l’Union européenne, nous vivons un projet de vie qui a construit le meilleur endroit pour la démocratie, les droits, l’égalité et la solidarité, et aujourd’hui l’alliance de la droite et de l’extrême droite représente un échec total qui va vers la régression.
Monsieur Weber, en politique, il est essentiel d’être cohérent, et être cohérent signifie joindre les paroles aux actes. Vous ne pouvez pas faire appel et vous référer à la majorité Von der Leyen et ensuite ajouter vos voix à celles de l’extrême droite pour former des gouvernements et former des majorités dans ce Parlement. Cela n’est pas possible.
Mais il n’y a pas de retour possible. Il n’y a pas de retour en arrière. Nous continuerons de bâtir un syndicat prospère, ouvert et inclusif. Une union fière de sa pluralité et de sa diversité, une union qui adhère à l’État de droit, inébranlable dans la lutte pour l’égalité et la justice sociale, une union de tolérance et de progrès.
Il est toujours temps de rêver. Il y a soixante-dix ans, l’Europe rêvait de son meilleur destin et en faisait une réalité. Aujourd’hui, un an plus tard, nous vivons ce rêve. Continuons à en faire une réalité. Merci beaucoup.
Publié à l’origine dans The European Times.