Une partie importante du rapport se concentre sur les implications pour les droits fondamentaux résultant de l’agression en Ukraine et les défis qui en ont résulté. Un aspect positif mis en évidence est la directive européenne sur la protection temporaire, qui accorde l’accès à des ressources vitales telles que l’emploi, le logement, l’aide sociale, l’éducation et les soins de santé. Cependant, il convient de noter que la majorité de ceux qui ont cherché refuge étaient des femmes et des filles, dont beaucoup devaient assumer des responsabilités supplémentaires en s’occupant d’enfants ou de parents âgés. Cela souligne la nécessité de mesures de soutien ciblées, notamment :
a) Assurer la disponibilité de logements abordables, sûrs et convenables, en particulier pour les femmes et les enfants. b) Faciliter l’accès à des opportunités d’emploi adaptées qui correspondent aux compétences et aux qualifications des individus, tout en les protégeant contre l’exploitation. c) Promouvoir l’intégration des enfants dans les écoles ordinaires et assurer un accès rapide aux structures d’accueil des enfants. d) Fournir un soutien complet aux femmes victimes de violence et d’exploitation sexuelles.
Le directeur de la FRA, Michael O’Flaherty, souligne que « les femmes et les filles sont des victimes innocentes de l’agression de la Russie en Ukraine » et souligne la protection temporaire offerte par les pays de l’UE. Cependant, il souligne que le conflit en cours nécessite des solutions à plus long terme qui accordent une attention particulière aux femmes.
Le rapport aborde également d’autres questions clés relatives aux droits fondamentaux qui se sont posées en 2022, notamment :
a) Escalade de la pauvreté des enfants : La pandémie et l’augmentation des coûts de l’énergie ont poussé près d’un enfant sur quatre dans la pauvreté. L’UE et les gouvernements nationaux sont invités à respecter leurs engagements dans le cadre de la garantie européenne pour l’enfance, qui a été lancée en 2022, et à allouer des fonds pour réduire la pauvreté des enfants, en particulier parmi les ménages défavorisés tels que les familles monoparentales, roms et migrantes.
b) Prévalence de la haine : les crimes et discours de haine, en particulier en ligne, sont restés une préoccupation importante en 2022, en partie alimentés par l’agression de la Russie en Ukraine. Cependant, seulement la moitié des pays de l’UE ont élaboré des plans d’action nationaux contre le racisme. Le rapport demande à davantage de pays d’établir de tels plans et de mettre en œuvre des mesures locales et régionales concrètes pour lutter efficacement contre le racisme.
c) Protéger les droits face aux progrès technologiques : à mesure que le déploiement de l’intelligence artificielle et des services numériques continue de se développer, il devient de plus en plus essentiel de garantir une protection efficace des droits fondamentaux. La loi sur les services numériques de l’UE promulguée en 2022 a reconnu la nécessité d’une protection solide des droits, et le respect de ses principes lors de la mise en œuvre est essentiel. En outre, les législateurs de l’UE doivent s’efforcer d’établir des garanties solides similaires dans le cadre de la proposition de loi sur l’IA de l’UE.
Le rapport fournit un résumé et une analyse complets des principaux développements en matière de droits de l’homme dans l’UE en 2022. Il présente également des propositions d’action, englobant divers domaines tels que l’utilisation de la charte des droits fondamentaux de l’UE par les États membres, la promotion de l’égalité et de la non-discrimination, la lutte contre le racisme et les formes d’intolérance qui y sont associées, l’inclusion et l’égalité pour la communauté rom, les politiques d’asile, de frontières et de migration, la protection de la vie privée et des données dans la société de l’information, la promotion des droits de l’enfant, la garantie de l’accès à la justice et la mise en œuvre de la convention des Nations unies sur le handicap (CDPH).
Publié à l’origine dans The European Times.