L’objectif principal de la conférence était de mettre en lumière la grave crise humanitaire au Soudan et d’explorer les moyens par lesquels l’UE pourrait apporter une aide et un soutien pour remédier aux violations des droits de l’homme et à la souffrance de la population soudanaise.
La conférence a débuté par un discours convaincant d’Annarita Patriarchemembre de la Chambre des représentants en Italie. Elle a souligné le rôle essentiel de l’Italie et de l’UE dans le soutien à la population soudanaise en mettant fin aux frappes aériennes et en favorisant une transition démocratique pour prévenir les violations des droits de l’homme et une guerre civile potentielle dans la région.
D’éminents membres du Parlement européen, dont Frances Donat, Massimiliano Salini et Francesca Pepucciont exprimé leur solidarité et leur soutien aux militants soudanais dans leurs efforts pour mettre fin aux frappes aériennes et fournir une assistance essentielle aux civils touchés par la crise humanitaire.
La conférence a offert une tribune aux militants soudanais des droits de l’homme pour partager leurs points de vue sur la situation au Soudan, aux côtés d’experts européens des droits de l’homme et de membres du Parlement européen.
Manel Msalmiconseillère en affaires internationales et experte en MENA, a efficacement modéré le débat. Elle a souligné les aspirations de la population soudanaise lors de la révolution il y a quatre ans et le soutien économique et logistique considérable apporté par l’UE pour aider les autorités civiles du Soudan.
Au cours de l’événement, Mme Yosra Aliresponsable de l’Organisation internationale des droits de l’homme au Soudan (SIHRO), a déclaré avec passion : « Nous demandons l’arrêt immédiat des frappes aériennes. Il est grand temps d’agir avec détermination pour protéger les droits des citoyens soudanais, mettre fin aux frappes aériennes incessantes et démanteler le régime oppressif qui continue de menacer notre existence même. »
Mme Iman Alicoordinatrice des droits des jeunes au sein de la SIHRO, a ajouté sa voix, exprimant de vives inquiétudes concernant la violation des droits et de l’humanité que représentent les frappes aériennes en cours. Elle a déploré la perte de vies, la destruction de foyers et les rêves brisés de nombreux civils soudanais.
S’adressant au Parlement européen, Mme Hosain a plaidé en faveur de mesures visant à empêcher l’armée soudanaise de recruter des enfants dans ses rangs. Elle a averti que si de telles actions n’étaient pas contrôlées, elles pourraient entraîner l’implication de groupes extrémistes tels qu’Al-Qaïda et l’État islamique au Soudan, exacerbant ainsi la crise des réfugiés et menaçant à la fois l’Afrique et l’UE.
Le Dr Ibrahim Moukhayerconseiller politique sur les questions de santé au Soudan, a dressé un sombre tableau de la situation de la santé au Soudan. Il a condamné les attaques continues contre les établissements de santé et les violences contre les travailleurs de la santé perpétrées par les forces armées soudanaises, qui ont gravement affecté la vie des femmes et des filles privées d’un accès aux soins de santé essentiels.
Le Dr Abdo Alnasir Solumdirecteur du Centre africain des droits de l’homme-Suède, a souligné que la situation au Soudan n’était pas simplement un conflit, mais une crise humanitaire sans précédent. Il a exhorté les acteurs internationaux à œuvrer en vue de sa résolution et à empêcher les forces islamistes de prendre le contrôle de l’armée soudanaise.
Willy Fautrédirecteur de Human Rights Without Frontiers, a mis en évidence l’implication de la Russie et de Wagner dans le conflit soudanais et leur association avec les forces armées soudanaises. Il a souligné l’importance de la réponse de l’UE et de sa contribution pour soulager la souffrance des civils.
Thierry Valléeprésident de CAP Liberté de Conscience, a attiré l’attention sur la condamnation par le Conseil de sécurité des frappes aériennes et des attaques visant la population civile, le personnel des Nations Unies, les acteurs humanitaires et les installations médicales.
Christine Mirré de CAP Liberté de Conscience a mis l’accent sur les immenses défis auxquels font face les femmes soudanaises à la suite de la guerre. Malgré la trahison par les forces armées soudanaises, les femmes soudanaises restent déterminées à faire entendre leur voix dans les efforts de consolidation de la paix.
Mme Alona Lebedievapropriétaire d’Arum Group en Ukraine et de la Fondation Arum à Bruxelles, a mis en lumière l’implication russe dans le conflit soudanais et a plaidé en faveur d’un arrêt de la guerre, en mettant l’accent sur la protection des femmes et des enfants, qui sont souvent les premières victimes de la violence et des abus dans les conflits.
Giuliana Franciosaexperte en stratégie de communication, a souligné le rôle essentiel de l’UE dans le soutien au Soudan depuis le début de la révolution. L’UE a démontré son engagement en fournissant un équipement essentiel, des financements, le déploiement d’experts, la facilitation des évacuations et l’assurance de l’accès humanitaire.
La conférence s’est conclue par un appel puissant des militants soudanais des droits de l’homme en faveur d’un cessez-le-feu et d’une enquête de l’ONU sur les violations des droits de l’homme. Ils ont exhorté les forces armées soudanaises à cesser les frappes aériennes sur les civils, à empêcher les islamistes radicaux de prendre le contrôle de l’armée, à mettre fin aux attaques sur les camps de réfugiés, à cesser d’importer des armes de Russie et d’Iran et à libérer immédiatement les femmes prisonnières. Les dirigeants de l’UE ont promis de surveiller attentivement la situation et de fournir leur soutien pour mettre fin à cette grave crise humanitaire.