Les décideurs politiques peuvent mieux tenir compte des moteurs et des obstacles liés aux investissements dans la rénovation s’ils tiennent mieux compte des facteurs comportementaux humains impliqués dans de telles décisions. Cela passe par une meilleure compréhension des différents acteurs impliqués dans la prise de décision sur l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments résidentiels, ainsi que de leurs motivations respectives.
Par exemple, les propriétaires jouent un rôle clé dans la prise de décision d’investir dans des rénovations. Pour eux, l’amélioration des conditions de vie et de construction pour eux-mêmes ou pour les locataires est l’un des principaux moteurs d’investissement dans des rénovations écoénergétiques. Selon l’analyse de l’AEE, la réduction de la consommation d’énergie n’est parfois perçue que comme un avantage secondaire. Cependant, la crise des prix de l’énergie de l’année dernière a accru la prise de conscience des niveaux de consommation et de l’importance d’améliorer l’efficacité énergétique pour réduire les factures énergétiques. Le niveau d’effort perçu et les perturbations potentielles nécessaires pour mener à bien les rénovations énergétiques, ainsi que les incertitudes sur les résultats de l’investissement sont également essentiels.
Construction entrepreneurs et installateurs sont influents par les conseils qu’ils fournissent aux propriétaires et sont à leur tour influencés par des facteurs tels que la culture et l’influence sociale de leur lieu de travail et le comportement de leurs pairs.
Dans la conception des politiques, la prise en compte des motivations des acteurs à investir et de l’hétérogénéité des groupes de population pourrait contribuer à augmenter le taux de rénovations écoénergétiques. Cela pourrait impliquer de mieux concevoir les actions de communication (comme cibler les parties prenantes les plus influentes, aborder les points de déclenchement clés) et d’adapter les interventions (comme les guichets uniques, le soutien financier) à des groupes cibles spécifiques.
Même si le taux de rénovation augmente, un effet rebond peut compromettre les gains d’efficacité énergétique qui en résultent. Aborder les facteurs comportementaux peut aider à atténuer l’effet de rebond après la rénovation.
Le briefing de l’AEE conclut que les initiatives comportementales ne doivent pas être considérées comme des solutions autonomes. Au contraire, ils doivent être considérés comme faisant partie d’une approche holistique de l’élaboration des politiques qui combine des connaissances comportementales et des approches traditionnelles basées sur les instruments économiques et la tarification.
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Publié à l’origine dans The European Times.