Une conférence a eu lieu mardi soir au siège du Parlement européen à Bruxelles pour discuter de l’avenir du Liban et du rôle de l’Union européenne dans la promotion des droits de l’homme dans le pays. La conférence a été suivie par des députés européens, des juges et des fonctionnaires, ainsi que par Omar Harfouch, le leader de l’initiative de la Troisième République libanaise. Harfouch est un militant libanais qui est persécuté par le gouvernement libanais pour son travail de lutte contre la corruption. La conférence a été organisée en soutien à Harfouch et à ses efforts pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme au Liban.
La conférence a eu lieu il y a quelques jours à l’invitation d’un membre de la commission des affaires étrangères (AFET), le député européen Lukas Mandel, et avait pour titre « Quel avenir pour le Liban ? Le rôle de l’Union européenne dans la promotion des droits de l’homme au Liban. » Selon des sources, les personnalités les plus éminentes présentes à la réunion étaient le procureur général du Mont-Liban, le juge Ghada Aoun, un membre de la commission des relations étrangères, Andre Petrojev, un membre du Sénat français, Natalie Gaulier, et le fondateur de « Sherpa », l’avocat William Bourdon, ainsi que des représentants de différents pays européens.
Claude Moniquet, ancien agent du renseignement à la Direction générale de la sécurité extérieure française (DGSE) et PDG du Centre européen d’intelligence stratégique et de sécurité (ESISC), estime qu’Harfouch est victime d’une campagne injuste et illégale visant à le faire emprisonner. Il a appelé l’Union européenne à intervenir et à annuler le mandat d’arrêt contre Harfouch, faisant valoir que les accusations portées contre lui, qui ont été formulées personnellement par le Premier ministre libanais, ne lui permettaient pas de se défendre devant les tribunaux. Moniquet a également souligné que les accusations selon lesquelles Harfouch aurait rencontré des Israéliens ou des Juifs sous le toit du Parlement européen étaient une insulte à l’Union européenne, car c’est un lieu où des personnes de toutes nationalités et religions se rassemblent.
Moniquet a exhorté les pays européens à protéger Harfouch des représailles politiques et judiciaires auxquelles il est confronté au Liban, à annuler le mandat d’arrêt illégal et à imposer des sanctions aux politiciens et juges impliqués dans cette affaire. La question des sanctions contre les personnes impliquées dans l’affaire Harfouch devrait également être à l’ordre du jour de l’Union européenne en septembre, lors d’un vote sur cette question.
À son retour de Beyrouth, l’avocat William Bourdon a parlé de la lutte contre la corruption au Liban. Il a souligné comment les crimes commis par Riad Salameh, le gouverneur de la Banque du Liban, ont été exposés, notamment la saisie de fonds en Europe qu’il supervisait personnellement. Bourdon a averti que les prochains jours pourraient être difficiles pour certains politiciens impliqués dans la corruption et le blanchiment d’argent.
L’intervention du juge Ghada Aoun était sous embargo à sa demande. Elle a parlé des juges corrompus au Liban et a souligné que sans une véritable justice, l’État du Liban ne pourrait pas exister, et elle considère que ce à quoi Harfouch est confronté est la meilleure preuve de l’existence de la corruption dans le système judiciaire.
De son côté, Harfouch a évoqué son cas devant le tribunal militaire, notamment le fait que le tribunal a agi contre lui sur la base d’accusations superficielles. Il a notamment souligné que sa rencontre avec un journaliste israélien remonte à 2004 et qu’il s’est écoulé beaucoup de temps depuis. Selon lui, la véritable raison est que Harfouch lutte contre la corruption et révèle de nombreux scandales et dossiers.
Il est à noter que Harfouch n’a pas mentionné le Premier ministre Najib Mikati ni la première juge d’instruction à Tripoli, Samaranda Nassar, qui mènent une véritable guerre injustifiée contre lui. Interrogé sur la raison de cette omission, il a déclaré qu’il ne voulait pas utiliser la plateforme de l’Union européenne pour marquer des points, et que les personnes présentes ont discuté de la question et que des conclusions seront tirées.
Mais ce qui a attiré l’attention du public, c’est lorsque Harfouch a évoqué ce à quoi le juge Aoun, l’avocat Wadih Akl et lui-même ont été soumis, à savoir des campagnes politiques et judiciaires parallèles en termes de calendrier et de source, car le trio est celui qui a le plus confronté les corrompus au Liban. Le système voulait donc se débarrasser d’eux de toutes les manières possibles.
La session a eu lieu une semaine avant le vote du Parlement européen sur une décision concernant le Liban et la possibilité d’imposer des sanctions à l’encontre des responsables de la corruption ou de ceux qui protègent les corrompus. Une résolution possible sera débattue en septembre prochain, après avoir été mentionnée publiquement et officiellement lors de la session plénière, il est probable qu’elle soit également mentionnée dans la décision européenne elle-même.