La famille désemparée d’un ressortissant belge détenu en Iran a appelé son gouvernement à faire tout son possible pour le faire libérer après qu’il a été condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet pour des accusations dont l’espionnage que Bruxelles a dénoncées comme fausses.
La peine infligée au travailleur humanitaire Olivier Vandecasteele, rapportée par l’agence de presse semi-officielle Tasnim, était plus sévère que la peine de 28 ans annoncée par la Belgique en décembre.
Vandecasteele a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation, notamment d’espionnage contre la République islamique, de coopération avec l’ennemi juré de Téhéran, les États-Unis, de contrebande de devises et de blanchiment d’argent, a rapporté Tasnim.
Il a déclaré que Vandecasteele, qui a été arrêté lors d’une visite en Iran en février de l’année dernière, pourrait faire appel du verdict dans les 20 jours. Vandecasteele a nié toutes les accusations.
Bruxelles et Téhéran sont à couteaux tirés depuis l’arrestation d’un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour un projet d’attentat « terroriste » contre l’opposition iranienne, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), groupe en exil opposé à la République islamique, près de Paris en juin 2018..
En juillet, le Parlement belge avait adopté un traité sur le transfert des condamnés entre la Belgique et l’Iran, qui devait permettre le retour d’Olivier Vandecasteele. Mais ce traité a été suspendu début décembre par la Cour constitutionnelle à la suite de nombreux recours d’opposants iraniens en exil, craignant le retour à Téhéran et une éventuelle grâce d’Assadollah Assadi.
La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a condamné la « détention arbitraire » de Vandecasteele le Twitter et a déclaré que l’ambassadeur d’Iran à Bruxelles serait convoqué pour protester contre la condamnation.
« La famille est dévastée par la nouvelle », a déclaré Olivier Van Steirtegem, qui est le meilleur ami de Vandecasteele et a agi en tant que porte-parole de la famille.
« Olivier est une victime, un otage », a-t-il déclaré à Reuters, ajoutant que le gouvernement belge devrait faire tout son possible pour libérer Vandecasteele et condamner la « diplomatie des otages » de l’Iran.
En effet, les autorités iraniennes ont multiplié les arrestations d’étrangers ou de binationaux ces derniers mois, accusant les pays occidentaux d’encourager le soulèvement du peuple iranien depuis la mort en détention en septembre de Mahsa Amini, une jeune Iranienne kurde qui avait été arrêtée pour porter le mauvais voile.
En novembre, le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que sept ressortissants français étaient détenus en Iran et a dénoncé une « diplomatie des otages ».