04/11/2013 – Les taxes carbone et les systèmes d’échange de droits d’émission constituent les moyens les plus économiques pour faire baisser les émissions de CO2 et devraient être la clé de voûte des efforts gouvernementaux de lutte contre le changement climatique. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude de l’OCDE.
Intitulée Prix effectifs du carbone, cette étude montre que les taxes et systèmes d’échange sont préférables à d’autres moyens d’action comme les tarifs d’achat, les subventions et les instruments réglementaires. Elle indique que le coût moyen de réduction d’une tonne d’émission de carbone dans le secteur routier peut être jusqu’à huit fois plus élevé lorsque des instruments autres qu’une taxe sur les carburants sont utilisés (voir graphique ci-dessous).
« Les pays tarifient le carbone de multiples façons, pas toujours les plus efficaces », constate le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría. Les initiatives de taxation et de réglementation des émissions de carbone sont légion, se traduisant par des prix trop élevés ou trop bas, et les résultats obtenus laissent beaucoup à désirer. C’est une situation des plus confuses, de laquelle n’émerge aucun signal clair et qu’il faut corriger. »
L’étude tire les enseignements des politiques en matière de changement climatique appliquées par 15 pays dans certains des secteurs qui figurent parmi les plus gros émetteurs de carbone : production d’électricité, transport routier, pâtes et papier, ciment et consommation d’énergie des ménages. Elle souligne que si les taxes carbone ont un coût évident – ce qui en fait une cible facile pour leurs opposants –, d’autres instruments entraînent des coûts plus élevés pour la société par tonne de CO2 évitée, dans de nombreux cas sensiblement plus élevés.
Le rapport confirme qu’en appliquant des instruments plus « intelligents », fondés sur le marché, les pays pourraient abaisser dans des proportions plus importantes leurs émissions pour un coût moindre.
Dans le secteur de l’électricité, les subventions d’équipement représentent un coût moyen de 176 EUR par tonne d’émissions de CO2 évitées ; ce coût est de 169 EUR dans le cas des tarifs d’achat (contrats à long terme pour les producteurs d’énergie, généralement sur la base du coût de production de l’énergie renouvelable) mais de seulement 10 EUR dans celui des systèmes d’échange de droits d’émission. Pourtant, les subventions d’équipement et les tarifs d’achat sont bien plus répandus en dépit d’être plus coûteux.
À l’occasion d’une conférence donnée en octobre à l’invitation de la London School of Economics, M. Gurría a affirmé que les gouvernements devaient adopter une approche cohérente en matière de tarification du carbone pour pouvoir respecter les engagements internationaux qui prévoient une élimination progressive des émissions liées aux combustibles fossiles et de limiter l’augmentation de la température à 2°C par rapport au niveau de l’ère préindustrielle. Pour M. Gurría, « il n’y a qu’une voie à suivre : les gouvernements doivent mettre en place la panoplie de mesures optimale pour mettre fin aux émissions provenant des combustibles fossiles dans la seconde moitié du siècle. On ne pourra pas s’en sortir en choisissant quelques mesures faciles. »
Plusieurs notes par pays ont été préparées sur la base de l’étude Prix effectifs du carbone : Allemagne, Australie, Brésil, Danemark, France, Japon.
Des notes sur certains pays ont été préparées sur la base de l’étude Prix effectifs du carbone.
Pour obtenir un exemplaire ou de plus amples renseignements sur le rapport Prix effectifs du carbone, les journalistes sont invités à prendre contact avec la Division des médias de l’OCDE (tél. : +33 1 45 24 97 00).
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