15/09/14 – Une expansion modérée est en cours dans la plupart des grandes économies avancées et émergentes, mais la croissance demeure atone dans la zone euro, qui risque de connaître une stagnation prolongée si de nouvelles mesures ne sont pas prises pour stimuler la demande, selon la dernière Évaluation économique intermédiaire de l’OCDE.
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Tandis que la reprise mondiale se poursuit à un rythme modéré, les perspectives sont contrastées d’une région à l’autre. La croissance sera suffisamment forte pour faire baisser encore le chômage aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada. Au Japon, où le chômage est revenu à un bas niveau, l’expansion économique se situera aux alentours de son niveau potentiel. Parmi les grandes économies émergentes, la Chine devrait poursuivre son ralentissement ordonné et ramener ainsi son taux de croissance, encore élevé, à un niveau plus durable, tandis que le rythme de l’activité économique devrait se redresser en Inde et que le Brésil connaîtra un léger rebond après sa période de récession.
Présentant l’Évaluation économique intermédiaire à Paris, le Secrétaire général adjoint et Chef Économiste par intérim de l’OCDE, M. Rintaro Tamaki, a déclaré : « L’économie mondiale connaît une croissance inégale, qui reste modérée. La progression des échanges commerciaux demeure donc faible et la situation du marché du travail observée dans les principales économies avancées ne s’améliore que progressivement, avec un trop grand nombre de personnes dans le monde toujours dans l’impossibilité de trouver un emploi de qualité. L’incapacité persistante de l’économie mondiale à produire une croissance forte, équilibrée et inclusive souligne l’urgente nécessité d’entreprendre des réformes ambitieuses. » |
Rintaro Tamaki, Secrétaire général adjoint de l’OCDE. Photo: OECD/Michael Dean |
Selon les prévisions de l’OCDE, les États-Unis devraient enregistrer une croissance de 2,1 % cette année et de 3,1 % en 2015, tandis qu’elle devrait s’établir à 3,1 % en 2014 et 2,8 % en 2015 au Royaume-Uni. Le Canada devrait quant à lui connaître une croissance de 2,3 % cette année et de 2,7 % en 2015.
Sous l’influence persistante d’une politique monétaire expansionniste, le Japon devrait enregistrer une croissance de 0,9 % en 2014 et de 1,1 % en 2015.
Dans la zone euro, le rythme de l’expansion économique devrait être de 0,8 % en 2014 et de 1,1 % en 2015. Les perspectives de croissance diffèrent fortement entre les grandes économies de la zone euro. Le taux de croissance devrait ainsi s’établir à 1,5 % en 2014 comme en 2015 en Allemagne, et à 0,4 % en 2014 et 1 % en 2015 en France, tandis qu’en Italie, le produit intérieur brut reculera de 0,4 % en 2014, avant de se redresser de 0,1 % seulement en 2015.
Compte tenu des perspectives de faible croissance et du risque que la demande ne soit encore affaiblie si l’inflation demeure proche de zéro, voire devient négative, l’OCDE recommande un renforcement de la politique de relance monétaire mise en œuvre dans la zone euro. Les récentes interventions de la Banque centrale européenne (BCE) sont bienvenues, mais de nouvelles mesures s’imposent, notamment en matière d’assouplissement quantitatif. Étant donné l’atonie de la demande, les pays européens devraient par ailleurs utiliser toutes les marges de manœuvre offertes par les règles budgétaires de l’Union européenne.
Considérées dans leur ensemble, les économies émergentes conserveront une expansion économique nettement plus rapide que les économies développées, mais les prévisions relatives aux différents pays sont tout aussi contrastées. La Chine devrait afficher une croissance de 7,4 % en 2014 et de 7,3 % en 2015. L’Inde connaîtra une expansion économique de 5,7 % en 2014 et de 5,9 % en 2015. Le Brésil en revanche, frappé par une récession au premier semestre de 2014, n’enregistra qu’une croissance de 0,3 % cette année et de 1,4 % l’année prochaine.
Étant donné la divergence des perspectives économiques nationales, les impératifs de politique macroéconomique deviennent de plus en plus différenciés. « La zone euro a besoin d’une relance monétaire plus énergique, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni démantèlent à juste titre leurs mesures d’assouplissement monétaire non conventionnelles », a déclaré M. Tamaki. « Le Japon doit poursuivre sa politique d’assouplissement quantitatif pour rompre durablement avec la déflation, mais il doit accomplir des progrès plus importants que la plupart des autres pays en matière d’assainissement budgétaire. »
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Pour plus d’informations, merci de consulter également : www.oecd.org/fr/eco/perspectiveseconomiquesdelocde.htm.
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