14/11/2013 – Améliorer la compétitivité de l’économie française est indispensable pour relancer la croissance, créer des emplois et permettre aux citoyens et aux entreprises de déployer tout leur potentiel, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
Le rapport intitulé France : Redresser la compétitivité identifie un certain nombre de faiblesses économiques du pays pour lesquelles des réformes doivent être mises en place en priorité. Il faut ainsi s’employer à faire en sorte que le système éducatif et l’offre de formation professionnelle délivrent les compétences requises pour réussir dans une économie mondialisée.
Le niveau d’éducation de la population française a fortement progressé au cours des dernières décennies, mais l’écart de performance entre les bons et les mauvais élèves reste important, de sorte que le système éducatif français est l’un des plus inégalitaires parmi les pays de l’OCDE. L’incidence du milieu socio‑économique sur les résultats des élèves est également l’une des plus élevées de tous les pays étudiés.
Le rapport préconise d’amener les meilleurs enseignants à travailler dans les établissements défavorisés. La formation professionnelle coûte très cher, cadre mal avec les besoins et doit être repensée. Le budget qui lui est consacré avoisine 32 milliards EUR, soit près de la moitié des dépenses totales de l’assurance chômage. L’OCDE préconise de mieux cibler la formation professionnelle et de mettre en œuvre un système de chèques formation en faveur de ceux qui en ont le plus besoin.
Le rapport affirme que la réglementation des marchés de produits est plus rigoureuse que la moyenne observée dans les économies avancées, notamment dans les industries de réseau et le commerce de détail, où les marges pratiquées sont parmi les plus élevées de l’OCDE. Les restrictions à la concurrence pèsent également sur l’activité dans le domaine des services aux entreprises.
Le Secrétaire général de l’OCDE M. Angel Gurría estime que des réformes sont nécessaires pour réduire les inégalités et soutenir la croissance : « Le gouvernement et les partenaires sociaux ont fait des avancés mais ils doivent définir des objectifs plus ambitieux, qui correspondent à la vision d’une société qui s’engage pour tous ses citoyens, y compris en faveur des plus fragiles. » (Lire le discours complet).
Le rapport, que M. Gurría a présenté la semaine dernière au Président François Hollande, évoque un certain nombre d’autres grands domaines dans lesquels l’OCDE recommande de prendre des mesures pour soutenir la productivité et la compétitivité de la France :
- Renforcer la recherche et l’innovation, secteur où les efforts apparaissent faibles et déséquilibrés en France. Les activités de recherche et développement, en particulier celles des petites et moyennes entreprises, restent insuffisantes et les liens entre recherche privée et publique sont ténus. Des réformes ont été engagées ces dernières années et elles commencent à porter leurs fruits, mais il est essentiel qu’elles soient poursuivies, renforcées et évaluées.
- Rendre le secteur public plus efficace. Il faut réduire le poids des contraintes réglementaires, simplifier l’organisation des pouvoirs décentralisés et rationaliser le « millefeuille » administratif, est-il écrit dans le rapport. Il est également indispensable de promouvoir une vision du service public axée sur la performance.
- Réformer la fiscalité. Le poids relativement élevé de la fiscalité du travail et le niveau du salaire minimum en France pénalisent les salariés peu qualifiés en réduisant leur employabilité. Le système fiscal se caractérise par de nombreuses distorsions et exemptions qu’il est impératif de rationaliser. L’adoption du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, qui va alléger le coût du travail et contribuer à la hausse des exportations et de l’emploi, est une initiative jugée positive par les auteurs du rapport.
- Réformer le marché du travail. Le niveau élevé du chômage des jeunes et des seniors et le problème du chômage de longue durée sont de vrais défis. L’OCDE recommande de cibler les aides sur l’embauche et la formation des jeunes les moins qualifiés et des travailleurs âgés afin qu’ils acquièrent les compétences recherchées aujourd’hui comme à l’avenir, et de réduire le dualisme entre contrats temporaires et contrats permanents en réformant la protection de l’emploi. L’OCDE salue l’initiative des « emplois d’avenir » du gouvernement pour aider les jeunes à décrocher leur premier emploi.
- Améliorer le fonctionnement du marché du logement. D’après le rapport, la hausse des prix de l’immobilier nuit aux résultats de la France en matière d’exportation car elle détourne les ressources en capital et en main-d’œuvre des secteurs les plus productifs de l’économie. Des réformes sont nécessaires, notamment dans le domaine de la fiscalité, pour atténuer les distorsions sur le marché immobilier.
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