13/09/2011 – Les diplômés de l’enseignement supérieur sont beaucoup moins nombreux à avoir perdu leur emploi pendant la crise économique mondiale que ceux qui ont quitté l’école sans qualification, selon la dernière édition de Regards sur l’éducation. Une éducation de qualité ainsi que de bonnes compétences sont cruciales à l’amélioration des perspectives économiques et sociales d’un individu.
En 2009, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est resté constant, à 4,4 % en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE, alors que chez les personnes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, le taux de chômage a atteint 11,5 %, contre 8,7 % en 2008. Cette tendance vient s’ajouter à l’énorme problème du chômage des jeunes, qui passe aujourd’hui la barre des 17 % dans la zone OCDE.
Pour M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE, « le fait de quitter l’école sans diplôme est de plus en plus lourd de conséquences, tant pour les personnes concernées que pour la société dans son ensemble ». Et d’ajouter : « Nous devons à tout prix éviter le risque d’une génération sacrifiée. Malgré la restriction des budgets publics, les États doivent maintenir leurs investissements afin de préserver le niveau de qualité de l’enseignement, notamment pour les plus vulnérables ».
« L’investissement dans l’éducation n’est pas seulement une question d’argent, c’est aussi un investissement dans les personnes et un investissement dans l’avenir. » |
Au vu des taux actuels d’obtention d’un diplôme, 82 % des jeunes d’aujourd’hui vont terminer avec succès le deuxième cycle du secondaire, mais ceux qui n’y parviendront pas auront d’autant plus de mal à entrer sur le marché du travail et à y rester. Plus de la moitié des 15-19 ans qui ne sont pas scolarisés sont au chômage ou inactifs. Dans la plupart des pays, les jeunes déscolarisés et inactifs ne reçoivent aucune aide sociale, et, par rapport à leurs aînés, sont deux fois plus susceptibles d’arrêter de chercher un emploi et de rompre tout lien avec le marché du travail.
Les gouvernements doivent donc investir dans l’éducation. À long terme, leurs budgets bénéficieront de cet investissement : les plus diplômés recourent généralement moins au système d’indemnisation du chômage ou à l’aide sociale et paient plus d’impôts une fois dans la vie active.
Un homme diplômé de l’enseignement supérieur versera, en moyenne, 91 000 USD d’impôts sur le revenu et de contributions sociales au cours de sa vie active, un montant supérieur à celui que l’État a payé pour sa formation.
L’instruction bénéficie aussi aux intéressés : dans l’ensemble des pays de l’OCDE, l’avantage salarial brut d’un diplômé de l’enseignement supérieur dépasse 300 000 USD pour les hommes et 200 000 USD pour les femmes.
Le rapport de l’OCDE montre également l’évolution du vivier mondial des compétences : les actifs plus qualifiés du Japon et des États-Unis, qui concentrent à eux deux près de la moitié des diplômés de l’enseignement supérieur dans la zone OCDE (47 %), ont donné à leurs pays respectifs une longueur d’avance dans de nombreux domaines de haute technicité.
Toutefois, la situation change : aujourd’hui, un retraité diplômé de l’enseignement supérieur sur trois réside aux États-Unis, contre un diplômé sur cinq seulement parmi les jeunes actifs. À l’inverse, 5 % seulement des Chinois ont un diplôme de l’enseignement supérieur, mais, du fait de la taille de sa population, la Chine se place désormais devant le Japon, au second rang derrière les États-Unis, pour ce qui est du pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur dans les pays de l’OCDE et du G20.
Regards sur l’éducation présente des statistiques nationales comparatives sur les systèmes d’éducation dans le monde. L’édition 2011 inclut, en outre, des indicateurs sur les ressources humaines et financières investies dans l’éducation, de même que sur le fonctionnement et l’évolution des systèmes d’enseignement, et sur le rendement des investissements dans l’éducation.
Il présente, pour la première fois, une analyse des systèmes d’éducation en Afrique du Sud, au Brésil, en Chine, en Inde, en Indonésie et en Fédération de Russie, et donne, entre autres, les indications suivantes :
Dépenses d’éducation
- En 2008, les pays de l’OCDE ont consacré 6,1 % de leur PIB à l’éducation. Entre 2000 et 2008, les dépenses ont progressé à un rythme plus soutenu que le PIB dans 25 des 32 pays dont les données sont disponibles (graphique B2.1).
- Entre 2000 et 2008, les dépenses unitaires dans les établissements d’enseignement supérieur ont augmenté de 14 points de pourcentage, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. Les dépenses par étudiant ont reculé dans 7 des 30 pays dont les données sont disponibles dans la mesure où ces dépenses n’ont pas suivi la hausse des inscriptions (graphique B1.6, seconde partie).
- Entre 2000 et 2008, la part du financement privé dans l’enseignement supérieur s’est accrue dans 20 des 26 pays pour lesquels des données comparables sont disponibles. Cette part a augmenté de 6 points de pourcentage, en moyenne, et de plus de 15 points au Portugal, en République slovaque et au Royaume-Uni (graphique B3.3, première partie).
- En 2009, le salaire des enseignants représentait, en moyenne, 63 % des dépenses de fonctionnement au titre de l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non supérieur dans les pays de l’OCDE (tableau B6.2b). Entre 2000 et 2009, le salaire des enseignants a augmenté en valeur réelle dans la plupart des pays. Les hausses les plus fortes – bien au dessus de 50 % – ont été enregistrées en Estonie, en République tchèque et en Turquie. Échappent à cette tendance l’Australie, la France, le Japon et la Suisse, où le salaire des enseignants a diminué (tableau D3.3 et graphique D3.2).
Étudiants en mobilité internationale
- En l’espace de 30 ans, le nombre d’étudiants en mobilité internationale a considérablement augmenté, passant de 800 000 en 1975 à 3,7 millions en 2009 (graphique de l’encadré C3.1). C’est en Australie, en Autriche, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Suisse que l’on trouve les pourcentages les plus élevés d’étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur.
- La Chine représente 18,2 % de tous les étudiants en mobilité internationale originaires de pays non membres de l’OCDE inscrits dans des pays membres (sans compter les 1,3 % d’étudiants originaires de Hong-Kong [Chine]).
Parité hommes-femmes
- Les jeunes femmes sont désormais plus susceptibles que les hommes de terminer leurs études secondaires dans tous les pays de l’OCDE, sauf en Allemagne et en Suisse.
- Les femmes constituent la majorité des étudiants et des diplômés dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, et dominent largement dans les domaines de l’éducation, de la santé et du secteur social, ainsi que des lettres, des sciences humaines et des arts. Les hommes sont quant à eux majoritaires en ingénierie, production et construction (graphique A4.1).
Les journalistes sont invités à prendre contact avec Andreas Schleicher (tél. : + 33 1 45 24 93 66) à la Direction de l’Éducation de l’OCDE. Les journalistes peuvent obtenir le rapport sur le site protégé par mot de passe de l’OCDE.
De plus amples informations à propos de Regards sur l’éducation, notamment les notes par pays et les principaux indicateurs, sont présentés à l’adresse : www.oecd.org/edu/rse2011
Des synthèses par pays sont disponibles pour l’Allemagne (en allemand), le Brésil (en portugais), la Chine, l’Espagne, l’Estonie, les Etats-Unis, la France, la Grèce, l’Italie (en Italien), le Japon (en Japonais), la Corée et le Royaume-Uni.
Lien de OECD