Le Père jésuite Jean-Paul Savi nous a introduit à la méditation avec les textes du troisième dimanche de l’Avent année liturgique A.
Conférences : Is 35, 1-6a. dix; Ps : 145 (146), 7, 8, 9ab. 10a; Jc : 5, 7-10 ; Mont : 11, 2-11.
Chers frères et sœurs, nous célébrons aujourd’hui le troisième dimanche de l’Avent. C’est le dimanche de la joie et les textes de la messe nous invitent à nous réjouir parce que Dieu lui-même vient nous sauver. Mais qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ? En ce dimanche du Gaudète, l’Église nous invite à faire une pause au milieu de l’Avent pour revoir notre parcours vers Noël. Le temps de l’Avent est-il pour nous une simple routine ou faisons-nous une réelle expérience de l’avènement de l’Emmanuel, le Dieu avec nous ?
Dans la première lecture, le prophète Isaïe invite le peuple d’Israël en captivité à Babylone à se réjouir. Mais comment le peuple pouvait-il se réjouir sur une terre d’exil ? Avait-il vraiment des motifs de joie ? Aujourd’hui où la liturgie de l’Église nous invite à la joie, avons-nous vraiment des raisons de nous épanouir ? Quand nous voyons notre monde plein de contradiction et de conflits, quand nous voyons notre Église en difficulté, quand nous voyons nos familles dans lesquelles la paix et la réconciliation tardent à se réaliser, quand nous voyons notre vie avec ses crises et ses inquiétudes, quand nous voyons nos relations humaines caractérisées par ses conflits et le manque d’amour, pouvons-nous nous réjouir ?
Chers frères et sœurs, aujourd’hui, le prophète Isaïe s’adresse à chacun de nous. Il nous dit au nom du Seigneur : «soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et il va vous sauver». En effet, le prophète est convaincu que Dieu ne peut accepter plus longtemps les douleurs et les peines de son peuple en exil. Voilà pourquoi il veut le libérer, le relever. La vengeance du Seigneur, c’est donc la promesse de notre salut.
Voilà pourquoi dans la deuxième lecture, saint Jacques nous invite à la patience : «frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience». Il prend l’exemple du cultivateur pour nous inviter à une attente joyeuse et bienheureuse. Nous ne devons donc pas attendre la paix, la joie, la réconciliation, le bonheur dans notre vie et dans nos relations avec un air triste ou un cœur qui ne pardonne pas. Malgré nos difficultés, nous sommes appelés à cultiver la patience, l’amour, les bonnes relations fraternelles. Il est vrai que souvent, nous nous essouflons. Mais demandez toujours la grâce de l’endurance dans notre vie chrétienne.
Il nous arrive aussi qu’inondés par nos difficultés, nous doutions des grâces du Seigneur. La souffrance nous rend souvent fermées à toute paix et toute joie comme si nous sommes créées pour souffrir. Non! Chers frères et sœurs, nous sommes créés pour être heureux. Et nous devons être attentifs au signe que le Seigneur nous donne chaque jour. Dans l’évangile de ce dimanche, quand les disciples de Jean-Baptiste demandèrent à Jésus : «es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous attendre un autre», il leur a répondu : «allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez». Chers frères et sœurs, qu’est-ce que vous entendez et qu’est-ce que vous voyez dans votre vie aujourd’hui ? La réponse de Jésus nous appelle à un examen de conscience pour voir ce que le Seigneur réalise dans nos vies. Cependant, encore aujourd’hui, nous ne saurons cesser de dire à Jésus : «à Bethléem, les cieux chantaient que le meilleur de vos bienfaits, c’était le don de votre Paix. Le monde la dédaigne : partout les cœurs sont divisés ! Qu’arrive ton règne». Oh Fils de Dieu, ne tardez pas; par votre corps, donnez la joie à notre monde et à nos cœurs en désarroi. Venez, Divin Messie, nous rendre espoir et nous sauver ! vous êtes notre vie ; venez, venez, venez !
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