02/04/2015 – La France s’est engagée dans la mise en œuvre d’un ensemble important de mesures structurelles, mais retrouver une croissance plus dynamique sur le moyen terme appelle des actions plus ambitieuses pour réformer le marché du travail, diminuer le niveau élevé des dépenses publiques, alléger la fiscalité et créer des emplois, selon la dernière Étude économique de l’OCDE consacrée à la France.
Selon l’Étude, présentée à Paris par le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría, et le ministre français des Finances et des Comptes publics, M. Michel Sapin, la croissance du PIB par habitant de la France est restée inférieure à la moyenne de l’OCDE pendant la majeure partie des vingt dernières années, et le taux de chômage très au-dessus de la moyenne. L’Étude reconnaît les réformes positives engagées depuis quelques années pour améliorer la productivité et la compétitivité, comme le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE), le Pacte de responsabilité et de solidarité, les efforts en matière de simplification administrative, de renforcement de la concurrence, de la formation professionnelle et de l’apprentissage. |
Le projet de loi, « pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques », en cours de discussion, et la réforme annoncée du dialogue social vont aussi dans la bonne direction.
Les prévisions concernant la France situent la croissance à 1,1 % en 2015 puis à 1,7 % en 2016, mais l’Étude souligne que les perspectives économiques sont encore trop fragiles pour permettre d’envisager une baisse significative du taux de chômage.
« La France a des atouts économiques considérables, qui lui ont permis de préserver un niveau de vie élevé tout en maintenant des inégalités de revenus modérées », a déclaré M. Gurría. « La reprise économique est en cours, mais le chômage reste élevé. Les finances publiques sont fragiles, sur fond de déficit chronique et d’endettement en hausse. Atteindre une croissance plus forte, plus inclusive et plus durable nécessitera de nouvelles réformes qui permettront d’améliorer sensiblement les perspectives de croissance et de création d’emplois. » (lire le discours)
La poursuite des réformes du marché du travail devrait constituer l’objectif prioritaire. La réglementation des contrats à durée indéterminée est un frein à la mobilité de la main d’œuvre et crée un dualisme vis-à-vis des contrats à durée déterminée et temporaires, en particulier pour les jeunes. Pour résoudre ces difficultés, la France peut simplifier et raccourcir les procédures de licenciement, notamment en réformant la justice prud’homale, indique l’Étude.
L’Étude recommande en outre à la France de limiter ses dépenses publiques – qui représentaient 57 % du PIB en 2014, soit l’un des ratios les plus élevés de l’OCDE – afin de pouvoir alléger la pression fiscale, en particulier sur le travail. Des économies importantes peuvent être obtenues en rationalisant l’organisation, les dépenses et les mandats des collectivités territoriales, et en contrôlant mieux les dépenses sociales liées aux systèmes de santé, de retraite et d’assurance chômage.
En dépit des mesures récentes pour diminuer le coin fiscal sur le travail, il reste parmi les plus élevés de l’OCDE, hormis pour les bas salaires. En réduisant simultanément le coin fiscal, tout en évitant les augmentations discrétionnaires du salaire minimum, le coût du travail sera plus compétitif.
Le système de formation professionnelle souffre d’une gouvernance complexe et de contrôles de qualité insuffisants qui ne permettent pas de répondre de façon pleinement adéquate aux besoins de qualification et de formation de ceux qui en ont le plus besoin. De nouvelles mesures peuvent être prises pour améliorer les contrôles de qualité, garantir un financement et une gouvernance appropriés des systèmes d’éducation et de formation professionnelles, y compris l’apprentissage.
La réduction des obstacles à la concurrence, l’ouverture des secteurs fermés, et l’approfondissement des réformes destinées à simplifier l’environnement économique des entreprises se traduiront par une amélioration des perspectives en matière de croissance, d’équité et de création d’emplois.
Avec ces réformes, et d’autres visant à améliorer la gouvernance et le ciblage des politiques sociales et d’éducation sur les plus démunis, notamment pour corriger la corrélation très marquée entre le milieu socio-économique des élèves et leur performance académique, la France sera mieux préparée pour réaliser ses objectifs économiques et sociaux ambitieux.
Une synthèse de l’Étude économique de l’OCDE consacrée à la France peut être consultée gratuitement sur le site Internet de l’OCDE à l’adresse suivante : http://oecd.org/fr/france/etude-economique-france.htm. Ce lien est destiné à apparaître dans les articles mentionnant l’Étude.
Un résumé d’une page des points clés du rapport peut être consulté à l’adresse suivante : http://www.oecd.org/fr/economie/etudes/France-2015-resume.pdf.Une version intégrable de cette Étude est également disponible, ainsi que des informations sur la version électronique et/ou papier de la publication.
Pour plus d’informations, les journalistes sont invités à contacter la Division des médias de l’OCDE (+33 1 45 24 97 00). |
OCDE, Paris (2 avril 2015) – M. Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics avec M. Angel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE. |
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