18/02/2016- L’obtention d’une forte croissance de l’économie mondiale reste hors de portée, compte tenu de la reprise modeste des économies avancées et du ralentissement de l’activité dans les économies de marché émergentes, selon les dernières Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE.
La croissance de l’économie mondiale ne sera probablement pas plus rapide en 2016 qu’en 2015, où elle avait atteint son plus bas niveau depuis cinq ans. Les échanges et l’investissement sont faibles. L’atonie de la demande se traduit par une inflation basse et une progression inadéquate des salaires et de l’emploi.
La dégradation des perspectives mondiales depuis les dernières Perspectives économiques de l’OCDE parues en novembre 2015 est généralisée, et concerne aussi bien les économies avancées que les grandes économies émergentes, les effets les plus marqués étant attendus aux États-Unis, dans la zone euro et dans les économies tributaires de leurs exportations de produits de base, comme le Brésil et le Canada.Les risques d’instabilité financière sont considérables, ainsi que l’ont montré les récentes baisses des cours des actions et des obligations observées à l’échelle mondiale, et la vulnérabilité grandissante de certaines économies émergentes exposées à des flux de capitaux volatils et aux effets d’un endettement interne élevé. |
« Les perspectives qui se dessinent sont celles d’une croissance mondiale quasiment stationnaire, les données récentes ont été décevantes et les indicateurs laissent entrevoir un ralentissement de la croissance dans certaines grandes économies, malgré l’effet positif exercé sur l’activité par la faiblesse des cours du pétrole et des taux d’intérêt », a déclaré la Chef économiste de l’OCDE, Catherine L. Mann. « Compte tenu des risques à la baisse importants que représentent la volatilité du secteur financier et la dette des économies de marché émergentes, les pouvoirs publics doivent renforcer leur action collective de toute urgence, en recourant davantage à la politique budgétaire et aux politiques structurelles propices à la croissance, afin de dynamiser l’expansion économique et de réduire les risques financiers. »
Selon les prévisions de l’OCDE, l’économie mondiale enregistrera une croissance de 3 % cette année et de 3.3 % en 2017, soit un taux nettement inférieur à son niveau moyen sur longue période de 3¾ pour cent environ. Ce chiffre est inférieur à celui que l’on pourrait escompter en période de reprise pour les économies avancées, et compte tenu du rythme de croissance que pourraient atteindre les économies émergentes en phase de convergence.
Le taux de croissance s’établira à 2 % cette année et à 2.2 % en 2017 aux États-Unis, tandis qu’il devrait être de 2.1 % en 2016 et de 2 % l’année prochaine au Royaume-Uni. Le Canada devrait enregistrer une croissance de 1.4 % cette année et de 2.2 % en 2017, tandis que le produit intérieur brut (PIB) japonais devrait augmenter de 0.8 % en 2016 et de 0.6 % l’an prochain. |
La croissance économique de la zone euro devrait s’établir à 1.4 % en 2016 et à 1.7 % l’année prochaine. Le taux de croissance de l’Allemagne devrait être de 1.3 % cette année et de 1.7 % en 2017, celui de la France de 1.2 % en 2016 et de 1.5 % l’année prochaine, et celui de l’Italie de 1 % en 2016 et de 1.4 % en 2017.
En Chine, où devrait se poursuivre le rééquilibrage de l’économie du secteur manufacturier vers les services, le PIB devrait augmenter de 6.5 % cette année et de 6.2 % en 2017. L’Inde conservera une croissance forte, qui devrait s’établir à 7.4 % en 2016 et à 7.3 % l’an prochain. Le Brésil est plongé en revanche dans une grave récession, et son économie devrait se contracter de 4 % cette année et commencer seulement à sortir de cette récession l’année prochaine.
Dans ses Perspectives économiques intermédiaires, l’OCDE appelle les pouvoirs publics à renforcer leur action, en modifiant le dosage des composantes de leurs politiques économiques afin de s’attaquer plus efficacement à l’atonie actuelle de la croissance. L’Organisation souligne qu’à elle seule, la politique monétaire s’est révélée insuffisante pour stimuler la demande et engendrer une croissance satisfaisante, alors que l’orientation de la politique monétaire est restrictive dans plusieurs grandes économies et que le rythme des réformes structurelles s’est ralenti.
Selon l’OCDE, les politiques monétaires devraient conserver une orientation très expansionniste dans les économies avancées, jusqu’à ce qu’il apparaisse clairement que l’inflation évolue durablement vers les objectifs officiels. Dans les économies de marché émergentes, les autorités monétaires devraient mener une politique de relance dans la mesure du possible, en tenant compte de l’évolution de l’inflation et des réactions des marchés de capitaux.
D’après les Perspectives économiques intermédiaires, des mesures de politique budgétaire plus énergiques, conjuguées à une relance des réformes structurelles, s’imposent pour soutenir la croissance et instaurer un environnement plus favorable aux changements et aux innovations propices aux gains de productivité, en particulier en Europe.
« Dans la mesure où les administrations publiques de nombreux pays peuvent aujourd’hui emprunter à long terme à des taux d’intérêt très bas, il est possible de mener des politiques budgétaires expansionnistes destinées à renforcer la demande, tout en préservant la viabilité des finances publiques », a déclaré Mme Mann. « L’accent devrait être mis sur les mesures qui ont des retombées positives importantes à court terme et contribuent également à la croissance à long terme. En s’attachant à accroître les investissements publics, les autorités stimuleraient la demande tout en contribuant à étayer l’expansion économique future », a déclaré Mme Mann.
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