Espagne. Drogue. La Guardia Civil démantèle le super-cartel européen de la cocaïne et s’attaque aux « seigneurs de la drogue » à Dubaï, Malaga, Madrid, Barcelone (Espagne), France, Belgique, Pays-Bas et Dubaï.
Plus de 30 tonnes de cocaïne ont été saisies dans différents ports européens pendant la période d’enquête et on estime que cette macro-organisation criminelle est à l’origine d’un tiers du marché total de la cocaïne en Europe.
Six cibles de grande valeur (HVT) ont été arrêtées simultanément à Dubaï, considérées comme les « barons de la drogue » installés dans l’émirat depuis des années.
En Espagne, sous le nom d’OPERATION FAUKAS, des perquisitions et des arrestations ont été effectuées dans les provinces de Malaga, Madrid et Barcelone.
La Guardia Civil, dans le cadre de l’opération policière internationale appelée DESERT LIGHT, coordonnée par EUROPOL et à laquelle ont également participé les services de police des Pays-Bas, de France, de Belgique et de Dubaï, a réussi à démanteler un super cartel qui contrôlait une grande partie du marché de la cocaïne en Europe.
Cette macro-organisation criminelle avait établi sa base dans ces pays, coïncidant avec la localisation des plus importants ports européens considérés comme la principale porte d’entrée des stupéfiants sur le continent européen.
Depuis la ville-émirat de Dubaï, les dirigeants de ce méga-cartel, connus sous le nom de « Seigneurs de la drogue » par les participants à cette opération, contrôlaient et dirigeaient les activités criminelles des différentes cellules, convaincus de se trouver dans un sanctuaire où ils se sentaient intouchables et qui leur permettait de maintenir un niveau de vie élevé.
Au cours de l’enquête, plus de 30 tonnes de cocaïne ont été saisies, dans le but d’inonder l’Europe de cette drogue qui, selon les estimations d’EUROPOL, pourrait représenter un tiers du marché total, faisant du cartel une véritable baleine dans le monde du trafic mondial de drogue.
Actions de police coordonnées au niveau international
Entre le 8 et le 19 novembre, des raids ou des actions conjointes ont été menés simultanément dans plusieurs pays européens et à Dubaï dans le but de démanteler la structure logistique, représentée par les groupes criminels responsables de l’introduction de la drogue dans chaque pays, ainsi que de briser l’organisation, en la personne de ces « barons de la drogue » basés dans l’émirat.
Grâce à ces actions, 49 personnes ont été arrêtées en Espagne, en France, en Belgique, aux Pays-Bas et à Dubaï, dont 7 sont considérées comme des cibles de grande valeur (HVT), selon l’agence EUROPOL, avec la participation des services de police des États-Unis (DEA), du Royaume-Uni (NCA) et de la Bulgarie.
Opération FAUKAS en Espagne
En ce qui concerne l’Espagne, la Guardia Civil a nommé cette enquête Opération FAUKAS, et elle a été menée par le Groupe Central Anti-Drogues de l’Unité Centrale Opérationnelle (UCO), avec des actions simultanées qui ont été menées à Malaga, Madrid et Barcelone le 8 de ce mois. Elles ont abouti à l’arrestation de 15 personnes, dont 3 HTV pour EUROPOL, dont 2 à Dubaï et un autre à Malaga, le tout dans le cadre de plus de 21 perquisitions de domiciles et d’entreprises liés à cette organisation criminelle.
L’opération FAUKAS a commencé par la saisie, par la Guardia Civil, d’un conteneur dans le port de Valence en mars 2020, à travers lequel ils avaient l’intention d’introduire 698 kg de cocaïne, sans qu’aucune arrestation ni responsabilité ne soit engagée à ce moment-là.
Cela a conduit à un vaste échange d’informations, sous les auspices d’EUROPOL, avec de nombreux services de police d’autres pays, qui a porté ses fruits dans l’identification des personnes responsables de l’introduction du conteneur, ainsi que de sa « contamination » à la source, au Panama.
Ainsi, au cours de l’enquête, il est apparu qu’une organisation criminelle s’était établie en Espagne, qui introduisait des conteneurs contenant de la cocaïne par les ports de Barcelone, Valence et Algésiras, et qui, à son tour, avait mis en place un réseau complexe d’investissements immobiliers dans la région de la Costa del Sol afin de blanchir les bénéfices tirés du trafic de drogue.
Rôles de l’organisation en Espagne
Il a été possible d’identifier le chef de cette organisation, un citoyen britannique lié à la Costa del Sol qui a dû quitter l’Espagne en raison d’une tentative d’enlèvement à son encontre, et s’est installé à Dubaï, d’où il a continué à diriger et à coordonner les activités criminelles de l’organisation, tout en maintenant des contacts et des affaires de trafic de drogue avec le reste des « seigneurs de la drogue » basés dans cette ville-émirat.
De la même manière, la Guardia Civil a réussi à identifier le fournisseur de la drogue à la source, qui s’est avéré être un citoyen panaméen également basé à Dubaï, qui était chargé de faire entrer la drogue dans le port de Manzanillo (Panama) et qui entretenait également des contacts avec le reste des barons de la drogue dans l’émirat.
Cette organisation criminelle basée en Espagne avait deux structures clairement différenciées, l’une chargée d’extraire la drogue dans les ports maritimes commerciaux et l’autre responsable du blanchiment d’argent par le biais de sociétés immobilières.
Le premier serait situé entre les provinces de Barcelone et de Malaga, aurait une influence directe sur le port de Barcelone et serait composé de deux ressortissants bulgares, l’un d’eux étant considéré comme HVT pour EUROPOL, et de trois ressortissants espagnols, l’un d’eux étant un ouvrier du port de Barcelone, responsable de l’entrée et de la sortie des véhicules.
L’autre partie serait composée de personnes de grande confiance du chef de l’organisation criminelle, situées sur la Costa del Sol, centre névralgique de leurs activités financières, d’où elles auraient acquis des biens mobiliers et immobiliers et des actions d’une valeur de quelque 24 millions d’euros, les intégrant ainsi dans le circuit économique légal.
Au cours des perquisitions, des éléments ont été trouvés qui relient les suspects à l’activité criminelle, ainsi que plus de 500 000 € en espèces, 3 armes de poing avec des munitions et des articles de luxe, y compris des véhicules haut de gamme, dont certains ont un prix proche de 300 000 €.
« Il n’y aura pas de lieu sûr pour les barons de la drogue ».
Avec cette opération, une étape historique a été franchie dans la lutte contre le trafic mondial de drogue et l’action menée à Dubaï est sans précédent. Elle a abouti à l’arrestation simultanée de 6 HVT qui s’étaient réfugiés dans cet émirat avec la conviction de se sentir à l’abri d’une éventuelle action policière.
Depuis des mois, la Guardia Civil travaille conjointement et en coordination avec la police de Dubaï, dans le cadre de l’opération FAUKAS, en tenant des réunions régulières en Espagne et à Dubaï avec les principaux responsables des autorités de Dubaï. Cela a renforcé le lien entre les deux forces de police, ce qui a permis de mener à bien des actions de police au cours des derniers mois.
Cet effort international de toutes les agences concernées envoie un message fort aux organisations criminelles : aucun endroit ne sera sûr pour ceux qui tentent d’échapper à la justice.
Source The European Times.
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