Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche en France et notamment à Paris, à l’appel de collectifs citoyens et de représentants de la communauté juive, pour contester l’absence de procès après le meurtre de Sarah Halimi en 2017.
Sous le mot d’ordre « Sans justice pas de République« , les manifestants parisiens se sont retrouvés place du Trocadéro à l’initiative d’un collectif, « Agissons pour Sarah Halimi« . Les messages « Pas de droit sans justice« , « Justice défoncée ? » ou « Justice pour Sarah Halimi » étaient écrits sur des pancartes brandies dans la foule.
Peu avant, dimanche, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait annoncé la présentation « fin mai » en Conseil des ministres d’un projet de loi visant à « combler » un « vide juridique« , après que la Cour de cassation a confirmé l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris.
Cette mobilisation fait suite à la confirmation, le 14 avril, par la Cour de cassation, de l’irresponsabilité pénale du meurtrier de la sexagénaire juive tuée en 2017 à Paris, hospitalisé en psychiatrie depuis ce crime. La plus haute juridiction de l’ordre judiciaire a entériné le caractère antisémite du crime, mais confirmé l’impossibilité de juger le meurtrier, compte tenu de l’abolition de son discernement lors des faits.
Selon les sept experts psychiatriques qui l’ont examiné, Kobili Traoré, gros consommateur de cannabis, était en proie à une « bouffée délirante » lorsqu’il a tué sa voisine de 65 ans, Lucie Attal, aussi appelée Sarah Halimi. La cour d’appel de Paris avait conclu à l’existence d’un trouble psychique ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses actes au moment des faits, ce que la Cour de cassation a jugé conforme au droit.
L’impossibilité d’un procès a suscité une très forte incompréhension au sein d’une partie de la communauté juive française, ciblée par plusieurs attaques meurtrières ces dernières années.
Entre 1500 et 2000 personnes, selon la préfecture de police, ont défilé dimanche à Marseille vers le Palais de Justice. A Strasbourg, environ 600 manifestants, selon la préfecture, se sont rassemblés sur le parvis de la grande Synagogue de la Paix.
Source Belga