Principal responsable du bon déroulement de la campagne américaine de développement et de distribution des vaccins contre le Covid-19 de mai 2020 à janvier 2021, Moncef Slaoui se retrouve au centre d’un scandale de harcèlement sexuel. Le chercheur belgo-marocain, passé par l’ULB et l’UMons, vient d’être licencié de son poste de président du CA de Galvani Bioelectronics, qui a GSK pour actionnaire principal.
C’est le conseil d’administration de GlaxoSmithKline (GSK) qui a décidé de licencier Moncef Slaoui de son poste de président du CA de Galvani Bioelectronics. Cette décision repose sur des allégations de harcèlement sexuel ‘fondées’. GSK précise avoir agi après avoir reçu une lettre dénonçant ces faits, commis par Moncef Slaoui envers un·e employé·e de GSK à l’époque où il y travaillait également.
Galvani Bioelectronics est une société de recherche médicale axée sur le développement de médicaments bioélectroniques pour le traitement des maladies chroniques. Elle est le fruit d’un partenariat entre GSK et Verily Life Sciences, une filiale d’Alphabet, la société mère de Google.
‘Dès réception de la lettre, le conseil d’administration de GSK a immédiatement lancé une enquête auprès d’un cabinet d’avocats expérimenté pour examiner les allégations. L’enquête sur la conduite du Dr Slaoui a corroboré les allégations et se poursuit. […] Les comportements du Dr Slaoui sont totalement inacceptables. Ils impliquent un abus de sa position de leader, violent les politiques de l’entreprise et sont contraires aux valeurs fortes qui définissent la culture de GSK’, a indiqué l’entreprise dans un communiqué.
‘La société attend de tous les membres de GSK qu’ils se comportent conformément à ses valeurs, en particulier de ses dirigeants, envers lesquels ces normes sont plus élevées. Le harcèlement sexuel et tout abus de position de leadership sont strictement interdits et ne seront pas tolérés’, a ajouté le géant pharmaceutique britannique.
Son parcours
Moncef Slaoui est connu pour avoir été désigné par Donald Trump comme Conseiller en chef de l’opération Warp Speed en mai 2020. Un poste duquel il avait été démis en janvier dernier. Cette opération visait à donner les moyens nécessaires à diverses sociétés pharmaceutiques pour mettre au point, fabriquer et distribuer le plus rapidement possible des vaccins contre le Covid-19.
Moncef Slaoui a débuté ses études supérieures en 1976 à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), où il a accompli un doctorat en immunologie et en biologie moléculaire. Il a ensuite effectué un post-doctorat dans des universités américaines, avant de revenir en Belgique en 1985 pour enseigner l’immunologie à l’ULB et à l’UMONS.
Le chercheur belgo-marocain a ensuite rejoint GSK, travaillant pour le groupe tant en Belgique qu’aux Etats-Unis. Il y a gravi les échelons, jusqu’à en devenir le président du département vaccins, puis le numéro 2 du groupe. Actif au sein du géant pharmaceutique pendant plus de 30 ans, il l’avait finalement quitté afin d’opter pour une fin de carrière comme investisseur et administrateur.
Moncef Slaoui n’a pas encore réagi officiellement à son licenciement chez Galvani Bioelectronics.
Source Business