Mise à jour le 06/12/2020 à 10h12
Les autorités nigérianes ont multiplié les rencontres et les discussions après le massacre d’au moins 76 paysans par Boko Haram, il y a une semaine dans l’État de Borno, à une vingtaine de kilomètres seulement de la ville de Maiduguri. L’impuissance de l’armée nigériane face à l’insurrection jihadiste qui sévit au nord-est du pays a été largement pointée du doigt.
Il y a une semaine, 43 fermiers tués par les hommes de Boko Haram étaient enterrés au nord-est du Nigeria. On sait maintenant que les jihadistes s’étaient mêlés aux travailleurs saisonniers qu’ils ont encerclés puis égorgés. Dans leur fuite, les assaillants ont tué tous ceux qu’ils croisaient sur leur chemin : 33 autres corps ont été retrouvés dans ces champs marécageux et difficiles d’accès.
Des questions sur la stratégie militaire nigériane
Cette semaine, les autorités nigérianes ont multiplié les gestes, en distribuant notamment de l’aide alimentaire aux familles des victimes. Mais les questions de fond subsistent. À commencer par celle de la stratégie militaire mise en œuvre pour sécuriser le nord-est du Nigeria. Après avoir suggéré de faire appel à des mercenaires, le gouverneur de l’État de Borno est revenu à une approche plus conventionnelle, en recevant des représentants de l’armée camerounaise jeudi.
Les efforts des armées de la région se concentrent surtout autour de la région de Baga, plus proche du lac Tchad, où opère l’Iswap, la faction de Boko Haram ayant prêté allégeance à l’État Islamique. Mais là encore, le Nigeria a été accusé de manquer de volonté par le président tchadien, frustré par les difficultés à se coaliser efficacement.
Au plan national, Muhammadu Buhari ne semble toujours pas prêt à renouveler son État-major, mais il a accepté de répondre aux questions de l’Assemblée nationale nigériane après ce nouveau drame dans l’État de Borno.
Source RFI