18/10/2020
Donald Trump dans le Nevada, son adversaire démocrate Joe Biden en Caroline du Nord: les deux candidats à la présidentielle américaine se déplacent dimanche dans des Etats-clés de l’élection avant une semaine cruciale de campagne, marquée par un regain d’agressivité.
Comme en 2016, Donald Trump, fait une campagne de terrain effrénée avec plusieurs déplacements par jour. Le président républicain doit participer dimanche à une collecte de fonds en Californie avant un meeting dans l’après-midi à Carson City, capitale du Nevada, Etat où il est devancé de cinq points par l’ancien vice-président.
Après une journée de samedi sans événement officiel, Joe Biden se rend pour sa part à Durham, en Caroline du Nord, où il doit appeler ses partisans à utiliser le vote par anticipation, avant d’assister à une réunion avec des représentants religieux afro-américains.
Le candidat démocrate compte sur la mobilisation de l’électorat noir pour l’emporter le 3 novembre dans cet Etat où il est légèrement en tête dans les enquêtes d’opinion. Vétéran de la politique, Joe Biden mène de neuf points de pourcentage dans la moyenne nationale des sondages. Mais surtout, avec une marge plus étroite, dans les Etats-clés qui peuvent basculer d’un parti à l’autre à chaque élection.
« Un homme corrompu »
Pour mobiliser ses partisans, Donald Trump annonce lui, malgré les sondages, «une vague rouge d’une amplitude jamais vue», en référence à la couleur des républicains.
Alors que les deux candidats doivent se retrouver jeudi à Nashville pour le dernier débat présidentiel, le camp Trump a intensifié depuis quelques jours ses attaques contre M. Biden. «Joe Biden est un homme politique corrompu, et tout le monde le sait», a affirmé dimanche le milliardaire sur Twitter.
En meeting samedi dans le Michigan, un autre Etat crucial pour l’élection, il avait traité Joe Biden de «criminel» qui représentait «un risque pour la sécurité nationale». Il s’en était aussi pris à la gouverneure démocrate de l’Etat, Gretchen Whitmer, qui a décrété des restrictions sévères pour lutter contre la pandémie de coronavirus, alors que la foule scandait: «Mettez-la en prison».
« Les mots du président ont un poids »
Mme Whitmer, une farouche opposante au président, a été visée par un groupe d’extrême droite qui projetait de l’enlever et de la juger pour «trahison». Les individus ont été arrêtés la semaine dernière avant d’avoir pu mener à bien leur projet. «C’est incroyablement perturbant» que le président «inspire, encourage et incite ce genre de terrorisme intérieur», a commenté dimanche sur NBC Gretchen Whitmer.
«Les gens sont frustrés avec cette gouverneure et cela n’a rien à voir avec cette tentative d’attaque contre elle», a affirmé sur CNN Laura Trump, la belle-fille du président, assurant que celui-ci ne faisait «absolument rien pour inciter les gens à menacer» Mme Whitmer mais qu’il «s’amusait».
«Le président doit se rendre compte que les mots d’un président des Etats-Unis ont du poids», a affirmé la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, sur la chaîne ABC. «Injecter des tactiques d’intimidation au sein de notre dialogue politique, en particulier au sujet d’une femme gouverneure et de sa famille, est tellement irresponsable», a-t-elle déploré.
La gestion de la pandémie critiquée
L’ancien vice-président a dénoncé dimanche la gestion très critiquée de la pandémie par la Maison Blanche, alors que les Etats-Unis comptent plus de 8 millions de cas positifs et près de 220.000 morts.
«Plutôt que de prendre ses responsabilités et d’être un leader, le président Trump continue à minimiser le Covid-19», a affirmé Joe Biden dans un communiqué. «Donald Trump n’a pas pris les précautions nécessaires pour se protéger et protéger les autres. Peut-on lui faire confiance pour protéger les familles du Nevada?», a-t-il ajouté.
Dimanche, Donal Trump a défendu son programme de tests généralisés. «Plus vous testez, plus vous détectez des cas positifs. Très simple!», a-t-il dit sur Twitter.
Source AFP