18/10/2020
Des milliers de personnes étaient rassemblées dimanche à Paris place de la République pour rendre hommage à Samuel Paty, le professeur d’histoire décapité vendredi dans les Yvelines.
Brandissant des pancartes «non au totalitarisme de la pensée» ou «je suis prof», ils saluaient dans le calme la mémoire de cet enseignant assassiné après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e, dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine. «Je suis Samuel», «Liberté d’expression, liberté d’enseigner», scandaient des personnes sur place. De longs applaudissements étaient régulièrement entendus.
Le Premier ministre Jean Castex, la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon étaient sur place.
« Adieu Monsieur le professeur »
Autour de la statue de la place de la République, qui continuait à se remplir, certains brandissaient des drapeaux tricolores, d’autres des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «il fait sombre au pays des lumières» «je suis musulman, je suis contre la violence, je suis pour la liberté d’expression», «je suis enfant de prof» ou encore «je suis prof».
Un homme a joué la chanson de Hugues Auffray «Adieu Monsieur le professeur» à la guitare, que chantaient de nombreuses personnes réunies autour de lui. Des Marseillaise étaient également entonnées. Certains manifestants portaient des pancartes où étaient affichées des caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.
La Une du journal satirique «Tout ça pour ça», publiée début septembre à l’occasion de l’ouverture du procès des attentats de 2015 et qui reprenait les caricatures, était également brandie par certains. «Je suis là comme prof, comme maman, comme Française et comme républicaine», a affirmé Virginie, professeure de musique en région parisienne.
Guigané, 34 ans et médiatrice socio-culturelle en Essonne, porte son fils de 4 ans sur les épaules. Elle est là pour rendre hommage à Samuel Paty, et «s’indigner contre cet acte odieux et affreux». «Il ne faut pas que cette violence s’installe et devienne notre quotidien, ni qu’on s’y habitue», affirme-t-elle.
Véronique, en doudoune, enseignante en conservatoire, est venue avec son mari mais sans leurs enfants adolescents. «Ils avaient peur de venir», a-t-elle dit. Pour elle, «il est temps de se manifester».
Source AFP