05/08/2020.
Une habitante de Rixensart a eu la surprise de découvrir que son nom de famille a été transformé. D’origine polonaise, Isabelle Kopyka s’appelle désormais officiellement Isabelle Kopijka. Âgée de 52 ans, elle n’avait pourtant rien demandé. Comment expliquer ce changement inopiné ? « Je ne sais même pas comment le prononcer ! », s’exclame Isabelle, une Wallonne de 52 ans au micro de RTL Info. « Il y a un mois, j’ai appris via mon frère, qui habite à Lobbes, que notre nom de famille d’origine polonaise a changé ». Ainsi, ils ne s’appellent officiellement plus Kopyka mais Kopijka.
Ce changement s’explique par la numérisation des données des actes de l’état civil, explique-t-elle. « Visiblement, ils se rendent compte des erreurs du passé et les corrections de noms d’origine étrangère se font à la pelle. » Isabelle et sa famille ne sont donc pas les seuls citoyens dans le cas.
Des erreurs révélées par la digitalisation
Mais comment les autorités ont-elles remarqué une erreur qui remonte à des dizaines d’années ? C’est la BAEC, la nouvelle banque de données des actes d’état civil, qui donne l’alerte si elle suspecte une erreur. Les millions d’actes papier migrent petit à petit vers cette base de donnée. Si elle détecte une différence d’orthographe ou de frappe (entre les données déjà numérisées et les données du document papier), un message d’erreur apparaît.
C’est ce qui est arrivé pour la famille Kopijka. La commune d’Anderlues a découvert que le nom de Marian Kopijka, l’un des ancêtres d’Isabelle qui s’est installé en Belgique, avait été écrit de différentes manières sur différents actes. Né en 1913, Marian Kopijka a eu sept enfants. Les variations dans l’orthographe de son nom se sont donc répétées au fil des décennies et de ses descendants.
Dès lors, comment savoir quelle orthographe adopter ? Dans le cas présent, c’est « la substitut du procureur du Roi à Charleroi qui a tranché », explique la commune. L’orthographe retenue est celle qui apparaît sur l’acte de notoriété de Marian Kopijka, un document datant de 1940. La décision vaut pour tous ses descendants, et n’est pas forcément facile à accepter.
Des tas de répercussions
« Mon papa de 80 ans apprend à la fin de sa vie que son nom a changé. Il ne le comprend pas et est dans le déni complet », confie encore Isabelle. Pour la quinquagénaire, « procéder dans la plus totale indifférence des personnes concernées à un changement de nom » est tout simplement « choquant ».
De plus, ce changement anodin au premier abord a de nombreuses répercussions. « Je dois changer ma carte d’identité, celle de ma fille, mon passeport, ma carte de banque, mon acte de naissance et de mariage. Je dois prévenir tous mes contacts… Tout cela va prendre du temps, sans compter les frais alors que c’est le fruit d’erreurs d’officiers de l’état civil », déplore-t-elle.
En ce qui concerne les frais, les discussions sont en cours mais la commune fera très probablement un geste.
Si les autorités réalisent bien que ce changement puisse être brutal, elles soulignent qu’elles n’ont pas le choix. « Il s’agit d’une décision judiciaire que nous ne faisons qu’appliquer », indique Olivier Goffaux, officier de l’état civil à Rixensart. Et si Isabelle a réclamé à ce que l’on fasse marche arrière pour récupérer son ancien nom, sa demande a été déboutée.
Source Métro