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Mise à jour le 05/06 /2020 à 09h54
Le roi Philippe a écrit à Félix Tshisekedi à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de la République démocratique du Congo. Il a présenté ses « plus profonds regrets » pour les violences et cruautés quand le pays était la propriété personnelle de son arrière-arrière-grand-père. Une première historique. Comment réagit-on côté Congolais ?
Dans une déclaration, la ministre congolaise des Affaires étrangères a d’abord salué la reconnaissance du fait que « le Congolais n’a pas été traité dans le respect de la dignité humaine », explique-t-elle. Pour Marie-Ntumba Nzeza, ce sont les meilleurs souhaits que pouvaient recevoir la RDC et sa population.
« C’est du baume sur le cœur du peuple congolais. C’est une avancée qui va booster les relations amicales entre nos deux nations. C’est aussi un puissant soubassement socio-psychologique qui va, petit à petit, modifier notre regard sur nous-mêmes. La Belgique, par le roi Philippe, a posé les bases d’un changement profond. »
Pour Carbone Beni, du mouvement citoyen Filimbi, c’est aussi « une prise de position historique », mais il ne faut pas s’arrêter là. Il plaide pour que cette histoire commune soit enseignée dans les deux pays.
C’est aussi l’avis de Bienvenu Matumo, du mouvement citoyen Lucha (Lutte pour le changement). Mais, pour lui, la Belgique a encore quelques pas à faire. « Il y a eu beaucoup de crimes économiques, mais aussi des violations de droits de l’homme qui ont été commises en RDC par Léopold et la colonisation belge. Il faut déclencher un mécanisme de réparation, qui peut être un élément fondateur de nos nouvelles relations avec la Belgique. » Pour Bienvenu Matumo, les regrets ne suffisent pas, il exige de véritables excuses.
Quelqu’un qui reconnaît ses erreurs, présente des excuses, c’est déjà quelque chose de fondamental. Surtout que ce n’est pas lui ! Nous sommes une génération de plusieurs décennies après cette colonisation, c’est encourageant.
Source RFI