12/07/2020
Le Soudan a décidé d’autoriser la consommation d’alcool aux non-musulmans, interdite depuis 1983 dans le pays où la législation demeure très conservatrice plus d’un an après la chute de l’ex-président Omar el-Béchir.
Samedi soir, le ministre de la Justice Nasreddine Abdelbari a annoncé la suppression de l’article 126 du code pénal traitant de l’apostasie, qui rendait notamment la consommation d’alcool passible de la peine de mort. Un «amendement autorise les non-musulmans à consommer de l’alcool hors de l’espace public, tant qu’ils ne causent pas de dérangement», a-t-il déclaré, lors d’un entretien avec la chaîne de télévision publique.
La consommation d’alcool reste néanmoins interdite aux Soudanais de confession musulmane. Les non-musulmans représentent environ 3% de la population soudanaise, selon les chiffres officiels.
L’interdiction de l’alcool avait été introduite dans le pays en 1983 par l’ancien président Gaafar Nimeiri. Arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d’Etat soutenu par les islamistes, Omar el-Béchir a encouragé une stricte pratique de l’islam dans le pays. Il a été destitué en avril 2019, quatre mois après le début d’un mouvement de contestation populaire déclenché par le triplement du prix du pain.
L’interdiction de l’excision également adoptée
La décision d’autoriser la consommation d’alcool aux non-musulmans fait partie d’une série d’amendements progressistes approuvés vendredi par le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir au Soudan, censée assurer la transition vers un pouvoir civil.
Parmi ces amendements, l’interdiction de l’excision – une pratique ancestrale très répandue dans le pays – a également été adoptée. Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a salué sur Twitter l’adoption de ces amendements comme une «étape importante dans la réforme de l’institution judiciaire».
Source AFP