09/06/2020. Mise à le 09/05/2020 à 17h04
Les intentions de recrutement pour le 3e trimestre 2020 sont au plus bas depuis 17 ans en Belgique en raison de la pandémie de Covid-19, même si la majorité des employeurs s’attendent à un retour à la normale dans les 12 prochains mois, indique mardi le baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi.
La différence entre le pourcentage d’employeurs qui prévoient d’embaucher et de ceux qui envisagent de licencier, ou prévision nette d’emploi, est de -5%, soit la première valeur négative depuis le lancement de l’enquête en Belgique en 2003.
11% des employeurs sondés prévoient de renforcer leurs effectifs d’ici fin septembre 2020, contre 16% qui se préparent à les réduire. Quelques 62% des employeurs n’envisagent aucun changement et 11% se montrent indécis. Par rapport au trimestre précédent, la baisse est de 18 points. La diminution s’élève à 12 points par rapport au 3e trimestre 2019.
Conséquences du coronavirus
Selon le baromètre, 71% des 461 employeurs interrogés fin avril en Belgique ont dû partiellement ou totalement cesser leur activité en raison de la pandémie. L’activité a été réduite de moitié dans 40% des entreprises sondées. Elle a pu se poursuivre presque normalement pour une sur quatre.
Les intentions de recrutement sont également au plus bas en Flandre (-7%) et à Bruxelles (-1%), alors qu’elles restent légèrement positives en Wallonie (+3%). En comparaison avec la même période l’an dernier et avec le trimestre précédent, les prévisions reculent dans les trois régions. Les perspectives d’emploi diminuent en particulier dans l’horeca (-14%), dans les services publics, de la santé, de l’éducation et des services collectifs (-11%) et dans le commerce de gros et de détail (-10%).
Seuls les secteurs de la construction (+5%), de l’industrie manufacturière (+3%) et du transport et de la logistique (+1%) indiquent des prévisions légèrement positives.
Un retour à la normale dans 12 mois?
Selon l’enquête, les employeurs des petites entreprises se montrent les plus pessimistes, mais des pertes d’emploi sont attendues dans les entreprises de toutes tailles. Près de trois quart des employeurs (72%) s’attendent cependant à reprendre un rythme de recrutement équivalent à celui d’avant la crise sanitaire dans les 12 prochains mois.
Les trois régions du pays montrent la même confiance. « A court terme, on aurait pu craindre des prévisions encore plus négatives et les résultats internationaux de notre enquête montrent que les employeurs belges se montrent moins pessimistes que la plupart de leurs homologues européens », explique Philippe Lacroix, managing director de ManpowerGroup BeLux.
Dans 16 des 22 pays sondés en Europe, les prévisions sont plus pessimistes qu’en Belgique, précise-t-il. En effet, seuls 55% des employeurs sondés au niveau européen estiment que le rythme des embauches se rétablira durant l’année. Les perspectives d’emploi dans le courant du trimestre prochain sont négatives dans 24 des 26 pays sondés.
La plupart d’entre eux affichent eux aussi les prévisions les plus faibles depuis le lancement de l’enquête. C’est notamment le cas au Royaume-Uni (-12%), en France (-11%) ou aux Pays-Bas (-4%). Les employeurs croates (+2%) et allemands (+1%) sont les seuls à indiquer des perspectives légèrement positives. Ailleurs dans le monde, les prévisions d’emploi sont positives au Japon (+11%), en Inde (+5%), en Chine (+3%, soit le pronostic le plus faible depuis quatre ans) et aux Etats-Unis (+3%, l’estimation la plus faible depuis 2010). Elles sont négatives au Brésil (-15%) et à Singapour (-28%), qui enregistre le chiffre le plus faible de l’enquête.
Source métro /belga