En pleine pandémie de Covid-19, la Belgique a affrété samedi 4 avril un avion militaire pour rapatrier certains de ses ressortissants ainsi que des Européens et des Canadiens restés au Burundi. Pourtant, une trentaine de passagers initialement prévus sur ce vol et jouissant de la double nationalité ont été interdits de quitter le territoire, au grand dam des autorités belges.
Il est près de 19h samedi soir quand l’avion militaire belge se pose à Bujumbura. Plus tôt dans la journée une liste de passagers avait été communiquée aux autorités burundaises : elle est composée de résidents dans le pays, des personnes à la santé fragile, d’autres en visite pour tourisme ou pour affaires et qui sont restées coincées après la suspension des vols commerciaux. Difficile de connaître le nombre exact, mais une source diplomatique belge affirme qu’une centaine de personnes devaient prendre cet avion.
« Un ordre venu d’en haut »
Ils seront finalement bien moins nombreux car dans la salle d’embarquement, le commandant de l’aéroport de Bujumbura met finalement à part tous ceux qui bénéficient d’une double nationalité. Selon des témoignages, il leur interdit alors de monter à bord en invoquant « un ordre venu d’en haut » sans autre forme d’explication. Et cela malgré les protestations de l’ambassadeur belge présent sur place.
Selon Bruxelles, une vingtaine de Belgo-Burundais sont concernés, ainsi qu’une dizaine d’autres binationaux qui ont un passeport français, scandinave ou canadien. Un porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères regrette « une situation très inconfortable ». Il précise que le contact a été noué pour tenter de débloquer la situation mais sans retour de la part de Gitega. Sollicitées par RFI, les autorités burundaises n’ont pour le moment pas réagi.
Source RFI