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Des milliers de femmes ont défilé ce dimanche 8 mars dans plusieurs villes du Pakistan pour défendre leurs droits. Des partis politiques islamistes avaient tenté de faire interdire ces marches organisées par des féministes pakistanaises. À Islamabad, la capitale, marche et contremarche se sont tenues à quelques mètres l’une de l’autre dans une ambiance électrique et des échauffourées ont éclaté.
« Mon corps, mes choix », « Liberté », « Le patriarcat tue ». Ces slogans apparaissaient sur les pancartes colorées brandies par les marcheuses. Parmi elles, Touba Syed, l’une des organisatrices. « Nous voulons la fin du système patriarcal dans notre pays, déclare-t-elle. Les femmes subissent les pires violences domestiques et au Pakistan, ces violences ne sont pas considérées comme des crimes. »
Yumna Rehman a participé aux deux précédentes marches. Elle est là aujourd’hui, en ce 8 mars, malgré les menaces de mort et de viol reçues par nombre d’entre elles. « Nous ne faisons que demander nos droits fondamentaux et notre autonomie politique et il n’y a rien de mal à cela », souligne-t-elle.
« Nous n’avons pas besoin de féministes »
De l’autre côté de la rue, se trouvaient un groupe d’hommes et des dizaines de femmes tout en noir, vêtues de niqabs. Seuls leurs yeux étaient visibles et certaines étaient armées de bâtons. « L’islam nous donne beaucoup de droits. Nous n’avons pas besoin des féministes », déclare Razia Junaid. « Ce qu’elles demandent va à l’encontre de la charia, de l’islam, renchérit Bint-e-Asfar. Elles sont contre le mariage. Elles veulent coucher avec n’importe qui ».
Ces femmes ont répondu à l’appel de groupes religieux qui dénonce la marche du 8 mars au Pakistan comme étant un complot de l’Occident pour pervertir les valeurs de l’islam. Des hommes ont commencé à jeter des pierres sur les féministes mais un cordon de police déployé dans toute la zone est parvenu à les maîtriser.
Source RFI