27 fév 2020
La violence sporadique a frappé certaines parties de Delhi pendant la nuit alors que des gangs parcouraient les rues jonchées des débris de jours d’émeutes sectaires qui ont tué 32 personnes, a annoncé jeudi la police.
Des milliers de policiers anti-émeutes et de paramilitaires ont patrouillé les franges nord-est de la capitale indienne de 20 millions d’habitants, empêchant toute éruption majeure.
Les troubles sont le dernier épisode de violence contre la loi sur la citoyenneté du Premier ministre Narendra Modi, qui a déclenché des mois de manifestations qui sont devenues mortelles en décembre.
Sunil Kumar, directeur de l’hôpital Guru Teg Bahadur (GTB), a déclaré jeudi que l’hôpital avait enregistré 30 décès tandis que le médecin-chef de l’hôpital Lok Nayak a déclaré que deux personnes y étaient mortes.
« Tous (au GTB) ont été blessés par balle », a expliqué Kumar à l’AFP.
Les nouveaux décès – contre 27 mercredi – étaient tous imputables aux violences de lundi et mardi, lorsque des foules d’hindous et de musulmans ont mené des batailles.
Des maisons, des magasins, deux mosquées, deux écoles, un marché de pneus et une station-service ont été incendiés.
Plus de 200 personnes ont également été blessées.
« Aucun incident majeur de violence n’a été signalé dans les zones touchées » du mercredi au jeudi dans la nuit, a indiqué à l’AFP Mandeep Randhawa, porte-parole de la police de Delhi.
« Certains appels de détresse ont été faits et la force a fourni une assistance immédiate », a-t-il dit.
La violence initiale a éclaté dimanche soir après que des groupes hindous se soient opposés à ce que les musulmans organisent une manifestation de rue au sujet de la loi sur la citoyenneté.
Des foules armées d’épées et de fusils ont mis le feu à des milliers de propriétés et de véhicules. Les habitants se sont plaints que la police n’a rien fait pour arrêter la violence.
En décembre, au moins 30 personnes ont été tuées, principalement lors d’une intervention policière dans le nord de l’État d’Uttar Pradesh, une partie du pays comptant une importante population musulmane.
De nombreux musulmans croient que la loi sur la citoyenneté, combinée à un registre des citoyens fictif, les laissera apatrides et fait partie d’un plan du parti au pouvoir de droite de Modi pour transformer l’Inde officiellement laïque en nation hindoue.
Son parti a démenti ces allégations, mais ces dernières semaines, des membres ont qualifié les manifestants d ‘«anti-nationaux» et de «djihadistes», certains appelant à leur incarcération ou même à leur mort par balle.
Source AFP