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Le 16/02/2020 à 08h48
Le chef de gouvernement désigné Elyes Fakhfakh a présenté la liste de son prochain gouvernement. Mais quelques heures avant l’annonce, le premier parti à l’Assemblée, Ennahdha, a dit qu’il ne lui accorderait pas sa confiance au Parlement. Il a donc peu de chance d’être approuvé par les députés.
Le correspondant RFI à Tunis, Michel Picard
Après les élections législatives d’octobre, le gouvernement Jemli, candidat d’Ennahdha, premier parti à l’Assemblée, a échoué à recevoir le vote de confiance du Parlement.
Comme le prévoit la Constitution, le chef de l’État a alors repris la main en chargeant un ancien ministre des Finances, Elyes Fakhfakh, de composer un gouvernement. Celui-ci a donc présenté officiellement sa liste mais deux heures avant l’annonce, Ennahdha a fait savoir qu’il ne le soutiendrait pas.
Le parti d’inspiration islamiste qui a pourtant maintes fois été consulté, affirme regretter que Qalb Tounes, la formation de Nabil Karoui – candidat battu au second tour de la présidentielle- n’ait pas participé aux négociations de préparations de l’équipe gouvernementale. Or le chef du gouvernement désigné par le président de la République avait fait de l’absence de Qalb Tounes une donnée non négociable.
Sans le vote des deux premières formations de l’hémicycle, le gouvernement Fakhfakh a peu de chance de recueillir la majorité à l’assemblée. Ce gouvernement Fakhfakh peut encore être modifié avant le vote de confiance, jeudi au plus tard, mais l’entreprise semble vouée à l’échec.
S’il jetait l’éponge avant l’épreuve du Parlement, la désignation d’un nouveau chef de gouvernement serait tout aussi périlleuse. Et en cas de nouvel échec gouvernemental, le chef de l’État aura la possibilité, à partir du 15 mars, de convoquer de nouvelles élections législatives.
Source RFI