Ségolène Royal ne souhaite pas que la jeune Mila, « une adolescente qui manque de respect », soit « érigée en parangon de la liberté d’expression ». Interrogée ce dimanche sur le sort de cette jeune Iséroise, cible d’insultes et de menace de morts sur les réseaux sociaux après avoir critiqué avec virulence l’islam, l’ancienne ambassadrice des pôles a également expliqué qu’elle n’aurait « absolument pas » partagé le mot-clé #JeSuisMila pour soutenir la lycéenne.
Dans sa vidéo publiée il y a une quinzaine de jours sur son compte Instagram, Mila avait notamment déclaré : « L’islam est une religion de haine. Le Coran c’est de la merde […] Votre religion c’est de la merde, votre Dieu je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci au revoir. » Depuis, l’adolescente n’a pas remis les pieds dans son établissement de Villefontaine. Sans affectation scolaire, elle attend que le rectorat de l’académie de Grenoble trouve une solution.
L’affaire s’est déplacée sur le terrain judiciaire avec l’ouverture par le parquet de Vienne d’une enquête pour « provocation à la haine à l’égard d’un groupe de personnes, en raison de leur appartenance à une race ou à une religion déterminée », finalement classée sans suite. Les enquêteurs poursuivent toutefois leurs investigations pour trouver les auteurs des menaces de mort exprimées à l’encontre de la jeune fille, qui a porté plainte.
Une lycéenne « peut-être encore en crise d’adolescence »
« Il y a une liberté de critiquer les religions mais moi je refuse de poser le débat sur la laïcité à partir des déclarations d’une adolescente de 15 ans (Mila a 16 ans, NDLR) parce que ce n’est pas à partir de comportements comme ceux-là qu’on peut poser sérieusement la question de la laïcité », a déclaré Ségolène Royal sur le plateau de l’émission de France 3 « Dimanche en politique ».
« Critiquer une religion, ça n’empêche pas d’avoir du respect. ça n’empêche pas d’avoir de l’éducation, de la connaissance, d’être intelligent par rapport à ce qu’on dit », a poursuivi l’ancienne ministre de l’Environnement. « Une adolescente, qui est peut-être encore en crise d’adolescence, si elle avait dit la même chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine, qu’est-ce qu’on aurait dit ? On aurait dit simplement : « un peu de respect » ».
Plusieurs personnalités très impliquées sur les réseaux sociaux depuis le début de l »affaire Mila n’ont pas tardé à réagir et critiquer les déclarations de Ségolène Royal. « Non vous n’êtes pas Mila, Mme Ségolène Royal. Vous n’avez aucun courage. Vos contorsions renseignent uniquement sur le sens du vent », a tweeté le philosophe Raphaël Enthoven.
« Je me suis toujours gardé de critiquer publiquement Ségolène Royal par respect pour les années passées à militer dans son sillage mais le spectacle qu’elle offre depuis quelques semaines est proprement désolant », a affirmé Amine El-Khatmi, le président du Printemps républicain.
Ségolène Royal n’est pas la première politique à susciter une polémique en réagissant à l’histoire de Mila. Cette semaine, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a plaidé une « maladresse » après avoir assimilé la critique des religions à « une atteinte à la liberté de conscience ».
Source :le parisien