Le président turc Recep Tayyip Erdogan enverra l’an prochain une quarantaine de nouveaux imams en Belgique, bien plus que les années précédentes. Ceux-ci doivent répondre à la pénurie à laquelle sont confrontées de nombreuses mosquées turques, rapportent mardi Het Laatste Nieuws et De Morgen.
« Certains ne viennent ici que pendant un mois et servent à compenser la pénurie d’imams pendant le Ramadan », explique Hakan Celiköz, membre du conseil d’administration de l’association flamando-turque Union turque (Turkse Unie). « Mais d’autres resteront plus longtemps.
Soixante pour cent de nos imams doivent être remplacés car leur permis de séjour est limité à trois ans et, dans de nombreux cas, il a déjà expiré. » Au siège belge de la Diyanet, l’administration turque responsable de la gestion du culte islamique en Turquie et auprès des diasporas turques du monde entier, personne n’était disponible lundi pour commenter ce phénomène. La Flandre compte cinquante mosquées appartenant à Diyanet.
Treize d’entre elles ont été reconnues et sont subventionnées. Selon Hakan Celiköz, c’est principalement dans les mosquées non reconnues que l’on rencontre les pénuries les plus importantes. L’envoi d’imams depuis la Turquie est cependant controversé car le gouvernement souhaiterait plutôt que ces leaders religieux soient désignés et formés par l’Exécutif des musulmans de Belgique. Diyanet a en outre la réputation d’être un « bras long » du régime turc, qui se penche sur bien plus que seulement religion.
Selon la Sûreté de l’État, Diyanet provoque une polarisation au sein de la communauté turque en présentant les opposants au parti d’Erdogan comme des « ennemis de l’État ».
Source Belga