17 ans après son éclatement, la crise de l’îlot Persil n’en finit pas de révéler ses secrets. De nouveaux éléments dévoilés par l’ancien secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, montrent que la confrontation militaire a été évitée de justesse avec la signature d’un accord par le roi Mohammed VI à la dernière minute.
Dans un entretien qu’il a accordé au site d’information espagnol «El Confidencial», l’ancien secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, est revenu sur la Crise de l’îlot Persil qui constitue le plus important défi extérieur affronté par le roi Mohammed VI depuis son accession au trône en 1999.
En effet, répondant aux questions de la journaliste Luján Artola, l’ancien secrétaire d’Etat a affirmé que c’était bien le gouvernement espagnol présidé à l’époque par José Maria Aznar qui a appelé les USA à la rescousse.
Dans ce sillage, il a raconté qu’un jour de juillet 2002 (11 juillet ndlr), Ana Palacio alors ministre des Affaires étrangères d’Espagne, l’a appelé pour lui demander son aide.
«Je me souviens que c’était en juillet 2002. Ana Palacio m’a appelé, alors ministre des Affaires étrangères, et m’a dit que je devais l’aider. Mais avec quoi?», demandais-je surpris. «Un groupe de soldats marocains a débarqué sur l’île et a placé deux drapeaux marocains, avait-elle répondu», raconte l’homme fort des Affaires étrangères (2001-2005) de l’administration du président George W. Bush.
«Nous devions parapher un accord entre l’Espagne et le Maroc et quand le moment de la signature est intervenu, L’Espagne a signé et le Maroc attendait la signature de son roi», a-t-il raconté.
L’ancien secrétaire d’Etat américain se rappelle qu’il avait demandé qu’on le mette on contact avec le roi Mohammed VI. Il semble que le souverain était dans le désert et «qu’il n’a pas pu recevoir le document afin de le signer».
C’est ainsi que Colin Powell a essayé de convaincre Mohammed VI de faire confiance aux Etats-Unis. «Je lui ai dit: j’ai rencontré et j’ai traité plusieurs affaires avec votre père. Nous devons signer. Faites confiance aux États-Unis. ».
Ce n’était pas facile de convaincre le souverain, semble-t-il. «Il y a eu une longue pause au téléphone. «D’accord», répondit le roi, «Nous allons résoudre l’incident de l’île Perejil».
C’est ainsi qu’une confrontation militaire, qui aurait pu changer le visage de la région, a été évitée de justesse
Source H24