9 décembre 1942 : la rafle des Juifs de Tunis par l’armée nazie
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 90 000 Juifs vivaient en Tunisie.
L’établissement du régime de Vichy en France a des conséquences jusqu’en Tunisie, où les mesures discriminatoires à l’encontre des Juifs sont également appliquées aux « israélites tunisiens ». Certaines professions leurs sont notamment interdites.
Sous l’autorité du Colonel S.S. Walter Rauff, l’inventeur des camions à gaz (chambres à gaz mobiles utilisées sur le front de l’Est), les nazis ont persécuté la population juive de Tunisie de novembre 1942 à la libération de Tunis par les Forces alliées, le 8 mai 1943.
En 1941, un recensement des juifs et de leurs biens est effectué. Le 9 novembre 1942, les nazis envahissent le pays. La population juive est alors réquisitionnée pour le travail forcé. Ils organisent des rafles, dont la plus importante se déroule à Tunis le 9 décembre 1942.
Le matin du 9 décembre 1942, 3 000 hommes âgés de plus de 18 ans doivent se présenter pour travailler au service des nazis, mais seuls 125 hommes se présentent.
Le Colonel S.S. Walter Rauff se rend alors à la Grande synagogue de Tunis, où il fait irruption et arrête tous ceux qui s’y trouvent, ainsi que tous les Juifs qui se trouvent à proximité. Les arrestations de juifs continueront tout au long de la journée, y compris aux alentours de l’école de l’Alliance israélite universelle. Le Comité d’administration (organe représentatif de la communauté juive de Tunis) décide donc d’appeler au travail les Juifs âgés de 18 à 27 ans.
Dans l’attente, le Colonel Walter Rauff décide d’arrêter 100 notables juifs pour servir d’otages et être fusillés en cas de désobéissance. Dans l’après-midi, un millier de Juifs se présentent avant d’être répartis puis embarqués vers les camps de travail.
Au total, près de 5 000 Juifs sont envoyés aux travaux forcés dans 32 camps éparpillés dans le pays. C’est la communauté juive tunisienne qui finance ces camps et subvient aux besoins des plus de 5 000 hommes (âgés entre 15 et 45 ans) capables de travailler.
À partir d’avril 1943 commenceront les premières déportations vers les camps en Europe. Par manque de moyen, un seul convoi, et par voie aérienne, aura lieu vers les camps de concentration et d’extermination en Europe.
17 déportés juifs tunisiens ne sont pas revenus. Parmi eux, le boxeur Young Perez, arrêté en France, déporté à Auschwitz-Birkenau et décédé pendant la Marche de la mort en janvier 1945.
En Tunisie, l’objectif était également de mettre en œuvre la « Solution finale ». L’avancée des Alliés et leur domination militaire ont heureusement contrarié les plans nazis.
Sur la photo en Une, des Juifs sont réquisitionnés par l’administration nazie pour le travail forcé, à Tunis. (Tunisie, décembre 1942)
- Commémoration de la rafle des Juifs de Tunis par les S.S
Dimanche 8 décembre, une cérémonie commémorative en mémoire de la rafle des Juifs de Tunis par les soldats SS était organisée au Mémorial de la Shoah, par la Société d’Histoire des Juifs de Tunisie (SHJT) et le Mémorial de la Shoah, sous la haute présidence du Grand Rabbin de France, et en présence de différentes personnalités civiles, militaires et religieuses.
Le président du Crif, Francis Kalifat était présent.
Les personnes présentes ont pu assister à la lecture des noms des Juifs de Tunisie morts au champ d’Honneur, des déportés non revenus des camps d’Europe et de ceux assassinés dans les camps de travail institués sur le sol tunisien par les nazis.
Source Crif