LE 6 OCTOBRE 2019
Le Lesotho a fait part le 4 octobre de son intention de soutenir “activement le processus politique mené par les Nations Unies” sur la question du Sahara.
Traditionnel soutien du Front Polisario, le Lesotho serait-il prêt à changer de bord sur la question du Sahara ? C’est ce que laisse penser une note verbale, publiée ce 4 octobre par son ministère des Affaires étrangères, faisant part de son intention “suspendre toutes déclarations ou décisions se rapportant au statut du Sahara occidental et à la République arabe sahraouie démocratique (Rasd)”.
Si la note évoque le souhait d’adopter une “neutralité positive” sur ce dossier, ce Royaume d’Afrique australe s’est également engagé à soutenir “activement le processus politique mené par les Nations Unies”. La diplomatie marocaine milite activement pour que les pays membres de l’Union africaine adoptent une telle position.
Ce revirement du Lesotho est d’autant plus marquant qu’il concerne un soutien historique du Polisario. Ce Royaume, enclavé dans l’Afrique du sud, reconnaissait l’entité depuis le 9 octobre 1985. Membre de la SADC, la Communauté de développement de l’Afrique australe, il partage d’habitude les mêmes vues que Prétoria et Alger sur la question.
Ce revirement survient quelques heures après un échange téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères marocain Nasser Bourita et son homologue du Lesotho, Lesego Makgothi. Un entretien qui a concerné “les relations bilatérales entre les deux pays et les voies et moyens pour les développer, notamment en levant les obstacles qui ont pu compromettre leur qualité par le passé, dont la position du Lesotho sur la question de l’intégrité territoriale du Maroc.”
Le revirement du Lesotho intervient aussi quelques mois après l’arrivée de l’ambassadeur Youssef El Amrani à Pretoria. Le premier ambassadeur marocain en Afrique du Sud depuis 2004 couvre également le Lesotho.
Le 16 juillet dernier, le ministre délégué chargé de la Coopération africaine, Mohcine Jazouli, avait reçu une délégation présentée comme “sud-africaine”, mais composée d’institutionnels d’Afrique du Sud, du Nigéria, du Lesotho et du Kenya. Pour Mohcine Jazouli, contacté à ce moment par TelQuel, l’objectif était de “renforcer la diplomatie économique marocaine et montrer à ces personnalités venues d’Afrique australe et d’Afrique de l’Ouest, le Maroc avec tout ce qu’il compte comme infrastructures”. Le Lesotho était alors représenté par son ministre des Finances, Moeketsi Majoro.
Avec cette nouvelle position, le Lesotho emboite ainsi le pas à la Zambie, autre pays d’Afrique australe à avoir confirmé le retrait de sa reconnaissance du Polisario.