La présentation officielle de l’accord de gouvernement flamand aura lieu ce midi. Après de longues heures de discussions, N-VA, CD & V et Open VLD ont atterri tôt ce matin, 127 jours après les élections, sur un texte qui sera la base de travail pour les cinq prochaines années en Flandre. Si l’ensemble des mesures n’est pas encore connu, quelques lignes de l’accord ont déjà filtré.
Retour à l’équilibre en 2021
Le budget a fait l’objet d’âpres discussions, achoppement dans la dernière ligne droite des discussions, la Flandre devant résorber un déficit attendu de plus de 500 millions d’euros en 2020. Les négociateurs se sont finalement accordés sur un retour à l’équilibre budgétaire en 2021. Ce qui permettrait d’investir pour soutenir l’économie. Il n’y aurait pas de nouvelles taxes prévues dans l’accord.
Côté emploi, le futur gouvernement vise un un taux d’emploi de 80%. Il veut investir dans un service communautaire pour les chômeurs de longue durée. Il y aura en outre une jobkorting, ou réduction d’impôts, pour les salaires jusqu’à 2.350 euros (en brut).
En matière d’allocations familiales, il était initialement prévu que les nouveaux arrivants doivent attendre 6 mois avant d’en bénéficier. Cette idée a finalement été abandonnée. Par contre, les demandeurs d’asile reconnus ne percevront plus ces allocations rétroactivement. A l’heure actuelle, ces derniers peuvent toucher rétroactivement des allocations familiales pour les mois qu’a duré leur procédure.
Toujours concernant les nouveaux arrivants, le projet visant à leur imposer une amende en cas d’échec à leur examen de citoyenneté à lui aussi été écarté. Mais l’examen de passage, lui, sera payant. Le nouveau gouvernement lierait ces mesures à un renforcement des cours de langue donnés par le VDAB et à un meilleur accompagnement vers le marché du travail.
En matière d’enseignement, le « décret M » passe à la trappe et sera remplacé par un « décret d’accompagnement ». Lancé en 2015, ce texte visait à favoriser l’intégration des enfants porteurs d’un handicap ou d’une déficience dans l’enseignement général.
Pour atteindre un taux d’emploi de 80%, la nouvelle coalition veut investir dans un service communautaire pour les chômeurs de longue durée. Il y aura en outre une jobkorting, ou réduction d’impôts, pour les salaires jusqu’à 2.350 euros (en brut).
Enfin, les frais d’enregistrements en cas d’achat d’une habitation devraient baisser.
Les négociateurs soulagés
A la sortie de leur réunion (de plus de 20 heures) ce matin, les négociateurs flamands n’ont pas caché leur soulagement. « Vous avez devant vous un homme fatigué mais heureux« , a déclaré le nouveau ministre-président régional, Jan Jambon (N-VA). « Nous y sommes arrivés : nous avons un accord« , a affirmé Jan Jambon. « Et c’est un accord volumineux« , a-t-il ajouté, justifiant ainsi la durée des négociations.
Sur le budget, la présidente de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten explique : « Nous devons nous écouter mutuellement et les chiffres doivent être corrects. Il fallait faire les bons choix et c’est ce que nous avons fait. Maintenant, nous sommes partis pour 5 ans. »
« C’est un accord très solide« , a enchaîné Hilde Crevits pour le CD & V. « Il répond aux 3 conditions de notre parti : une Flandre qui est proche, qui est sociale et où les droits et les devoirs sont en équilibre« , a renchéri le président des démocrates chrétiens flamands, Wouter Beke.
Le contenu du texte sera détaillé au cours d’une conférence de presse prévue ce lundi à midi, à l’hôtel Errera à Bruxelles. Quant à la répartition des postes ministériels, elle doit encore être décidée, selon les négociateurs. La déclaration de gouvernement est attendue pour mercredi. Plus de 4 mois après les élections du 26 mai, la Flandre est la dernière entité fédérée du pays à former une majorité.
Source Rtbf/Belga