ACTUALITELe 25 août 1944, après une semaine de combats,...

Le 25 août 1944, après une semaine de combats, Paris est libéré

-

Publicité
12 Aoû 2019

72311a0f6996eed283b524bd2a694f4497b7a5f0AFP / –La foule exulte quand la 2ème Division blindée du général Leclerc défile, le 26 août à Concorde

En août 1944, sans attendre l’arrivée des Alliés, Paris se soulève après quatre années d’occupation allemande. Le 25, au terme d’une semaine de grèves, de barricades et de combats de rue, la capitale accueille de Gaulle qui proclame enfin « Paris libéré ».

Le 17 août, Chartres et Orléans sont libérées par les Alliés. Il apparaît de plus en plus évident qu’à leur tête l’Américain Dwight D. Eisenhower a décidé de contourner Paris, non de s’en emparer. Les Français vont lui forcer la main.

En août 1944, sans attendre l’arrivée des Alliés, Paris se soulève après quatre années d’occupation allemande. Le 25, au terme d’une semaine de grèves, de barricades et de combats de rue, la capitale accueille de Gaulle qui proclame enfin « Paris libéré ».

« Paris était mûr pour un grand soulèvement », racontera plus tard Alexandre Parodi, délégué en France du général de Gaulle.

Le 17 août, Chartres et Orléans sont libérées par les Alliés. Il apparaît de plus en plus évident qu’à leur tête l’Américain Dwight D. Eisenhower a décidé de contourner Paris, non de s’en emparer. Les Français vont lui forcer la main.

Entre les deux tendances – communistes et gaullistes – qui écartèlent les résistants des Forces françaises de l’intérieur (FFI), c’est à qui gagnera l’autre de vitesse.

Les représentants du général de Gaulle – Jacques Chaban-Delmas et Alexandre Parodi – tentent dans un premier temps de freiner l’impatience des Parisiens. Mais le 18 août, le colonel communiste Henri Rol-Tanguy, chef des FFI d’Ile-de-France, proclame la mobilisation générale.

Le 19, sans attendre l’ordre du gouvernement provisoire dirigé par de Gaulle et installé à Alger, Parodi appelle à son tour avec la Résistance parisienne à l’insurrection: « Français, tous au combat ! ». Chemins de fer, métros sont en grève, la police a cessé le travail. Par petits groupes, les hommes de Rol-Tanguy attaquent soldats et véhicules allemands isolés, d’autres investissent les mairies, commissariats ou bureaux de poste occupés par l’ennemi.

– La Gestapo brûle ses dossiers –

C’est le début d’une folle semaine. Côté allemand, 16.000 hommes, 80 chars et une soixantaine de canons sont depuis le 7 août sous le commandement du général Dietrich von Choltitz, installé à l’Hôtel Meurice, rue de Rivoli.

a07e8b4cea42bd475d836669c58ca38643a5e918AFP / –Porte d’Orléans, hommes, femmes, enfants, tous participent à l’érection de barricades

Par son inlassable action, le consul général de Suède Raoul Nordling convainc le général von Choltitz d’accepter un cessez-le-feu de trois quarts d’heure le 19 août au soir, reconduit le 20. Cette trêve permettra à la Résistance de s’organiser et de prendre possession de l’Hôtel de ville.

– Liesse à l’arrivée des chars –

Les combats de rue, parfois sanglants, se multiplient. On voit des femmes, des enfants ou des prêtres s’affairer sur les 600 barricades de fortune érigées dans la capitale avec des véhicules incendiés, plaques d’égouts ou même des vespasiennes arrachées. Désorganisés, les Allemands sont peu à peu confinés par les FFI en quelques points (Ecole militaire, Luxembourg, etc.).

Rue des Saussaies, la Gestapo, qui y a installé ses services centraux, « brûle en hâte ses dossiers, qui ne forment plus que de petits tas fumants sur le trottoir », écrit le correspondant de l’AFP.

Le 22 août, Eisenhower cède et le général Philippe Leclerc, qui commande la 2e Division blindée, reçoit enfin l’ordre de marcher sur Paris. Le 23, la 2e DB est en route vers Chartres et Rambouillet, épaulée par la 4e division d’infanterie américaine.

eafe18eabac36d89bf3f6fc7dda9c93324d90aedAFP / –Des membres des FFI (Forces françaises de l’intérieur) font le guet derrière un mur, Paris est encore occupé

Le lendemain soir, une foule en liesse accueille à l’Hôtel de ville un détachement blindé commandé par le capitaine Raymond Dronne. Des noms de ville espagnoles sont inscrits sur les chars conduits par des républicains antifranquistes de la 9e compagnie, dite « Nueve ». Venus participer à la libération de la France, les Espagnols de la Nueve, souvent anarchistes, étaient 146 quand ils débarquèrent en Normandie, et moins de vingt à la fin de la guerre.

Au matin du vendredi 25 août, les chars Sherman de Leclerc entrent dans Paris en trois colonnes par le sud et l’ouest, rejoints par les FFI. « Les Français arrivent ! Les voilà ! Ils descendent le boulevard des Invalides », crient des Parisiens cités par l’AFP. « La foule s’avance lentement, le long des murs, profitant de chaque encoignure et de chaque porte cochère, et suit anxieuse le développement de l’attaque », poursuit la dépêche.

A midi, le drapeau français flotte sur la Tour Eiffel où une croix gammée l’a supplanté plus de 1.500 jours durant. Peu à peu, les rumeurs de la bataille s’estompent. Des Allemands hagards, terrorisés, sortent d’un peu partout, mains sur la tête, et s’acheminent sous les injures et les crachats, les coups parfois, vers la captivité.

– Von Choltitz capitule –

A l’Hôtel Meurice, von Choltitz, qui a auparavant refusé l’ordre d’Hitler de transformer Paris en « un champ de ruines », se rend peu après 14H30. Il signe une heure plus tard avec Leclerc l’acte de capitulation.

8dd72bebca769a9327c2177158e0b580674ef321AFP / –Une Parisienne manifeste sa joie en embrassant le général de Gaulle qui défile sur les Champs-Elysées après la libération

Le général de Gaulle, arrivé de Rambouillet, se rend à l’Hôtel de ville où il refuse, devant le Conseil national de la Résistance (CNR), de proclamer une République qui, pour lui, « n’a jamais cessé d’exister ».

Il rend hommage à « Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! », avant d’enjamber la barre d’appui de la fenêtre pour saluer la foule massée sur l’esplanade.

Au total, la « bataille de Paris » aura coûté la vie à près de 1.000 FFI, 130 soldats de la 2e DB et environ 600 civils, ainsi qu’à plus de 3.000 soldats allemands.

Lahcen Hammouch
Lahcen Hammouchhttps://www.almouwatin.com/
Lahcen Hammouch est journaliste. CEO de Bruxelles Media. Sociologue à l'ULB. Président du Forum de la société civile africaine pour la démocratie.
Publicitéspot_img
Publicité

Dernières nouvelles

les experts saluent l’engagement de l’Espagne dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et appellent à améliorer la formation des professionnels

Dans un nouveau rapport le Conseil de l'Europe Groupe d'experts sur la lutte contre la violence à l'égard des...

ETIncelles : 46 entreprises rejoignent la quatrième promotion du programme

La quatrième promotion d'ETIncelles est lancée ! Au total, la DGE accompagne 197 entreprises issues de 73 départements avec...

La vision d’Antonella Sberna pour le dialogue interreligieux en Europe

Antonella Sberna, récemment nommée vice-présidente du Parlement européen, a prononcé aujourd'hui un discours convaincant, soulignant le pouvoir transformateur du...

Faites attention à l’écart salarial entre les sexes

L’égalité de salaire pour un travail égal est l’un des principes fondateurs de l’UE. Et pourtant, imaginez si vous...
- Advertisement -spot_img

La mission de Scientologie de Bergame, en Italie, célèbre les 35 ans de sa première ouverture

Bergame, ITALIE, KINGNEWSWIRE // Le dimanche 10 novembre, des centaines de scientologues se sont rassemblés pour célébrer le 35e...

Turin et Braga remportent les prix de la Capitale européenne de l’innovation

AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ : Les informations et opinions reproduites dans les articles sont celles de ceux qui les énoncent...

Must read

- Advertisement -spot_img

You might also likeRELATED
Recommended to you