En tout le réseau social a supprimé pas loin de 800 comptes, pages, groupes et événements, principalement sur Facebook mais aussi sur Instagram, qui cherchaient selon lui à attiser les tensions dans certains États ou à discréditer des dirigeants et gouvernements.
Les auteurs de ces campagnes ont tenté de dissimuler leur identité, mais les ingénieurs du réseau ont trouvé des connexions avec des individus liés au gouvernement saoudien d’une part, et avec deux sociétés de marketing, New Waves en Egypte et Newave aux Emirats.
« Dans chacun de ces deux cas (non liés entre eux), des personnes ont agi de façon concertée et utilisé des faux comptes pour se faire passer pour d’autres personnes et entités », a expliqué Nathaniel Gleicher, chef de l’unité de cybersécurité de Facebook. « C’est pour cette raison que nous sommes intervenus ».
Les organisateurs de la campagne saoudienne se faisaient notamment passer pour des médias locaux, et abordaient des sujets comme le prince héritier Mohammed ben Salmane, sa vision politique, les succès de l’armée saoudienne au Yemen, et des critiques et accusations contre des pays voisins, notamment l’Iran, le Qatar et la Turquie.
Parmi les exemples publiés par Facebook, un compte Instagram baptisé « la vie de Mohammed ben Salmane » (en anglais) postait en novembre une photo du prince héritier saoudien embrassant un homme blessé à la tête dans un hôpital, présenté comme un soldat, avec une légende faisant l’apologie du dirigeant, que les Saoudiens « aiment comme leur propre famille ».
« Nous travaillons constamment pour repérer et mettre fin à ce type d’activité parce que nous ne voulons pas que nos services soient utilisés pour manipuler les gens. Nous supprimons ces pages et comptes à cause de leur comportement, pas à cause des contenus publiés », rappelle Facebook, qui a bloqué plusieurs campagnes de manipulation, dont une venue d’Iran en janvier dernier.
Le réseau social, abondamment critiqué pour ne pas avoir bloqué des tentatives de manipulation massive sur ses plateformes, notamment lors de scrutins majeurs en 2016, a entrepris d’investir et de communiquer sur ses efforts pour empêcher que cela se reproduise et redonner confiance à ses utilisateurs.
Plus de 13,7 millions de comptes suivaient les pages de la campagne venue d’Egypte et des Emirats, et environ 1,4 million suivaient celles de la campagne saoudienne.
Le Qatar subit depuis 2017 un embargo de l’Arabie saoudite, des Emirats, de Bahreïn et de l’Egypte.
Source belga