L’évolution de la mobilité est un défi majeur pour les entreprises du secteur automobile qui vont devoir s’adapter. Parmi les entreprises du secteur, D’Ieteren Auto. Importateur en Belgique de marques comme Volkswagen, Audi, Porsche ou encore Lamborghini, l’entreprise reste solide avec près de 3,5 milliards d’euros de revenus en 2018 et des bénéfices en forte hausse.
A terme l’émergence des nouvelles formes de mobilité risque toutefois de faire baisser ces revenus traditionnels, comme l’explique Michaël Grandfils, manager au Lab Box, un accélérateur de start-up qui a été lancé il y a deux ans par D’Ieteren.
« On pense qu’on va évoluer vers un monde de voitures électriques, de voitures connectées, de voitures autonomes à terme, et tout ça représente une disruption très importante« , explique-t’il. « Peut-être que d’ici 10, 15 ou 20 ans, on va se retrouver avec un monde grandement constitué de robots taxis, comme on les appelle souvent, et tout ça va représenter probablement moins de ventes de véhicules, puisque les véhicules seront beaucoup plus partagés entre les gens ».
Michaël Grandfils poursuit: « Les voitures ont aussi besoin de moins d’entretien, parce que les voitures électriques nécessitent beaucoup moins d’entretien que les voitures avec un moteur à combustion interne. On s’attend donc clairement à une diminution du chiffre de ventes sur le business traditionnel de D’Ieteren ».
Nouvelles initiatives
Le rôle du Lab Box est précisément de détecter dès maintenant les futurs relais de croissance pour sa maison mère. Son travail a déjà débouché sur des initiatives pour D’Ieteren, puisque le Lab Box a lancé Poppy à Anvers, une société de véhicules partagés. Les services vont de la voiture électrique aux voitures au gaz naturel en passant par les scooters électriques, et bientôt aussi des trottinettes et des vélos électriques. Poppy vient d’ailleurs de racheter les activités de Zipcar à Bruxelles.
Parmi les autres soécités dans le giron de Lab Box, on retrouve Pikaway, une plateforme dite de Mobility and Service.
« L’idée est d’agréger au sein d’une seule application différents types de moyens de transport — les transports publics, les véhicules partagés, etc. — de façon à avoir une application au lieu de 20 ou 30 applications sur son téléphone, qui va pouvoir vous indiquer la meilleure façon de se déplacer d’un point A à un point B en Belgique, mais également de pouvoir payer ses déplacements directement au travers de l’application », explique Michaël Grandfils. « On peut donc acheter son ticket de chez De Lijn ou son ticket SNCB et on peut débloquer sa voiture partagée au travers de cette application ».
Le Lab Box développe aussi d’autres services comme une plateforme digitale de leasing pour des véhicules d’occasion ou encore des activités dans le domaine des véhicules autonomes. Des synergies sont aussi possibles entre le Lab Box et D’Ieteren, et quand ces synergies existent, elles sont évidemment exploitées.
A l’heure actuelle, les solutions développées au sein du Lab Box sont destinées essentiellement au marché belge, mais certaines pourraient parfaitement s’exporter. Dans ce cas-là, il faudra sans doute ouvrir le capital de ces sociétés à des investisseurs étrangers ou belges capables d’accompagner ces développements.
Source Belga/RTBF