La Grande mosquée, dans le parc du Cinquantenaire à Bruxelles – Reporters
Republié par ALMOUWATIN le 28 février 2019 à 13h01
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Chassée par la porte, elle revient pas la fenêtre. C’est l’image qui nous vient à l’esprit en écoutant les inquiétudes du député Georges Dallemagne (cdH) à propos de la Grande Mosquée de Bruxelles. Pour lui, l’Arabie Saoudite et le salafisme wahhabite qu’elle prône, tente par tous les moyens de garder la main mise sur ce haut lieu de culte.
Le 16 mars dernier, la Belgique a rompu la convention avec la Ligue islamique mondiale et le Centre Culturel Islamique de Belgique (CICB), relative à la Grande Mosquée de Bruxelles. Après les attentats du 22 mars 2016, la commission d’enquête parlementaire avait clairement accusé la Grande mosquée, financée par l’Arabie Saoudite et son « bras armé » la Ligue islamique mondiale de « répandre le salafisme wahhabite, un courant qui peut jouer un rôle déterminant dans le radicalisme et le radicalisme violent ».
Depuis lors, la Belgique met tout en œuvre pour récupérer ce bâtiment, qui lui appartient et qui est situé dans le parc du Cinquantenaire. Elle souhaite que la mosquée reste une mosquée mais qu’elle ne soit plus financée par l’Arabie saoudite (Ligue islamique mondiale). La Belgique veut la confier à une association qui y prônerait un islam de Belgique, un islam modéré qui respecte les droits de l’homme notamment.
« Des pions dans deux asbl »
Le CICB s’est d’abord opposé à quitter les lieux, mais son action devant le conseil d’État a échoué. Fin janvier, le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) a voulu se montrer rassurant, en déclarant que la Ligue Islamique mondiale avait cessé tout financement de la Grande mosquée depuis le 31 décembre 2018. Et que tous les employés occupés par le CICB avaient reçu leur lettre de licenciement et que tous les collaborateurs hébergés dans le complexe de la Grande mosquée avaient été informés qu’ils devaient quitter les lieux pour le 31 mars. Pour le ministre Geens, « le CICB et la Ligue islamique mondiale se montrent aujourd’hui loyaux ».
Ce n’est pas l’avis de Georges Dallemagne. Le député de l’opposition cdH, qui a fait partie de la commission d’enquête sur les attentats, estime que « l’Arabie Saoudite n’a pas renoncé à mettre la main sur la Grande mosquée ». « Elle poursuit son action de manipulation et de contrôle, et de radicalisation d’une partie de la Communauté musulmane de Belgique ».
« Cheval de Troie »
Mais comment donc, vu qu’elle ne pourra plus financer la Grande Mosquée et quelle celle-ci va être confiée à une nouvelle ASBL, qui devra jouer la transparence ? « Quatre asbl se sont portées candidates pour reprendre la gestion de la Grande Mosquée et à ma connaissance, dans au moins deux de ces ASBL, on trouve des personnes nommées par les Saoudiens ou ayant des contacts avec des prédicateurs salafistes !Non seulement l’Arabie Saoudite nous a roulés dans la farine et a menti, mais elle essaie de garder la main mise sur cette mosquée si symbolique. Elle ne veut absolument pas perdre… ce cheval de Troie ».
Pour Georges Dallemagne, l’Arabie Saoudite ne lâche pas prise et ne renonce pas à islamiser le monde entier. « Elle veut contrôle toute la communauté musulmane dans le monde. En Europe, mais aussi en Asie et en Afrique où elle est très active actuellement ».
F. DE H.
LaMeuse. Be