On vote pour une présidentielle, ce mardi 8 janvier, au Puntland. Ce territoire d’environ 4 millions d’habitants est l’un des Etats fédérés de la Somalie. Vingt et un candidats, dont le chef de l’Etat sortant, sont en lice. Le vainqueur sera élu par les soixante-six parlementaires, eux-mêmes choisis par les différents clans du Puntland et en fonction, depuis le 1er janvier. Un scrutin qui comporte plusieurs enjeux importants pour la région.
Le Puntland représente d’abord un enjeu sécuritaire. On y trouve à la fois des cellules de l’Etat islamique et des shebabs.
« Ces deux groupes ne comptent que 6 à 700 membres au Puntland, mais le pays ne peut pas se permettre de baisser la garde », estime un chercheur.
Depuis un an, la tension a aussi considérablement monté avec le territoire voisin du Somaliland. Les deux armées se sont même directement affrontées. L’arrivée d’un nouveau leader au Puntland pourrait changer la donne.
Un autre enjeu, plus politique, c’est la forte tension qui existe avec l’Etat central. Mogadiscio est accusé d’avoir influencé, il y a quelques semaines, la présidentielle d’un autre Etat, celui du Sud-Ouest. Le pouvoir fédéral avait même envoyé ses soldats et réprimé des manifestations.
Pour éviter les interférences, le Puntland a donc interdit aux officiels de Mogadiscio de venir dans sa capitale, Garowe.
« L’Etat central aura cette fois plus de mal à peser, car il ne pourra pas envoyer ses soldats », confie un diplomate.
Enfin, ultime question, le président Gaas, élu en 2014, sera-t-il reconduit ? On le dit très impopulaire à cause de la corruption, notamment. Il n’a pas non plus respecté sa promesse d’instaurer un système « une personne/un vote ».
« Il ne part pas favori et une règle non écrite prévoit une rotation. Le pouvoir doit revenir à un autre clan », explique un analyste.
Source RFI